La situation sanitaire en France, face au Covid-19, continue de se détériorer rapidement. Si pour l’heure seule la métropole d’Aix-Marseille est en alerte maximale dans l’Hexagone, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a adressé un avertissement à Grenoble, Toulouse, Saint-Etienne, Lille et Lyon, où les indicateurs sont désormais au rouge.
Mais pour Christine Rouzioux, professeure de virologie à l'université Paris-Descartes et membre de l'Académie de médecine, le nombre de contaminations devrait continuer de bondir. "Je pense que l’on est au pied de la deuxième vague", a-t-elle estimé au micro de Sans Rendez-vous, l'émission santé d'Europe 1. "Pour moi, il y aura sans doute une troisième et une quatrième vague", ajoute-t-elle. "On ne sait pas du tout comment on pourrait faire disparaître ce virus, sachant que tous les virus respiratoires reviennent chaque hiver, en même temps que les virus grippaux", indique cette spécialiste.
Vers un vaccin avec revaccinations nécessaires
"Celui-là semble beaucoup moins se transformer et muter que les virus grippaux qui obligent à changer de vaccin chaque année", relève toutefois Christine Rouzioux. Une bonne nouvelle donc, puisque la stabilité du coronavirus pourrait faciliter l’élaboration d’un vaccin. "Avec le Covid, on aurait un vaccin qui pourrait éventuellement être monomorphe." En clair, le vaccin n’aurait pas à être reformulé à chaque saison pour rester efficace.
Néanmoins, la brève durée de l’immunité développée après une infection laisse croire qu’il faudrait plusieurs vaccinations avant qu’un individu puisse acquérir une résistance satisfaisante contre le virus. En mai, une étude menée par l’université d’Amsterdam sur dix hommes concluait notamment à une "courte durée préoccupante de l'immunité acquise protégeant contre les coronavirus", n’excédant probablement pas les six mois.
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"Pour prouver l’efficacité d’un vaccin, il faut qu’il induise une bonne immunité contre le virus, mais surtout qu’on démontre qu’il protège d’une infection. Ce n’est pas la même chose d’avoir un peu d’anticorps et être vraiment protégé d’une infection", insiste Christine Rouzioux. "Sur ce point, les signaux ne sont pas très bons, car dans les infections à coronavirus, l’immunité ne persiste pas beaucoup, trois à six mois. Il faudra sans doute des vaccins avec revaccinations", c'est-à-dire avec une série de rappels.