"On va dire qu’il y a beaucoup de gros nuages sur la France, avec une éclaircie dont l’épicentre est Paris", a noté Renaud Piarroux, chef de service de parasitologie à la Pitié Salpêtrière à Paris et spécialiste de la gestion des épidémies, sur Europe 1 samedi. Le médecin, qui sortait d'une réunion au sein de l'AP-HP, faisait le point sur la "météo" de l'épidémie de nouveau coronavirus en cours.
Il a attiré l'attention sur "une baisse de la transmission" en Île-de-France, mais aussi sur le fait que les zones rurales étaient plus touchées que prévu.
"Les courbes descendent" mais à Paris seulement
"La baisse de la transmission est assez marquée sur Paris", a noté le médecin qui parle d'une "bonne nouvelle". Selon lui, cela se voit grâce à "des courbes qui descendent sur les nouveaux cas. Il y a des indicateurs précoces (les nouveaux cas, les appels au samu, à SOS médecin) qui sont en baisse sur Paris et l’Île-de-France, et on commence à voir une stabilisation des hospitalisations". En revanche, sur les "indicateurs plus tardifs, le nombre de patients en réanimation est toujours en train d’augmenter".
Cette baisse est toutefois à prendre avec des précautions car elle n'est valable selon lui que sur Paris et ses alentours. "Sur le reste de la France, c'est plus en retard. On commence seulement à voir dans certaines régions des baisses des nouveaux cas, mais on n’a pas du tout la répercussion sur les hospitalisations et encore moins les réanimations", a ainsi ajouté Renaud Piarroux.
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Les zones rurales plus atteintes que prévu
Le spécialiste des épidémies a également rappelé qu'avec ce virus, les équipes médicales en apprennent "tous les jours". Deux choses lui semblent néanmoins marquantes et à retenir de cette nouvelle vague : "l’atteinte des zones rurales". "C'est quelque chose qui n’était pas particulièrement anticipé, même si on n'avait jamais dit qu'elles ne seraient jamais atteintes. Et aussi le lien semble de plus en plus évident, à la fois dans le temps et dans l’espace, avec la température. Les zones les plus touchées sont souvent des zones plus froides que des zones moins touchées... Et l'hiver arrive".
Renaud Piarroux a donc invité toutes les personnes présentant des symptômes, même d'un "simple rhume", à aller se faire tester -et si possible plutôt un test PCR qu'antigénique car le premier est plus fiable, dit-il-. "Non seulement il faut vous faire dépister, vous isoler d’abord et prendre un rendez-vous, mais au minimum redoubler de précautions. Il ne faut pas prendre de repas avec d’autres personnes et avec la famille c’est pareil. Car dans ce contexte épidémique là, les rhumes sont assez souvent des Covid-19 et nécessitent de faire la vérification".