L'Auvergne-Rhône-Alpes est toujours la région la plus touchée de France par le coronavirus. Si les territoires autour de Lyon et Saint-Etienne étaient particulièrement touchés, depuis cette semaine, c'est la Savoie qui est sous le feu de la deuxième vague. Avec 1.121 cas positifs mercredi pour 100.000 habitants soit un taux d'incidence 2,5 fois plus important que la moyenne nationale, c'est le département où l'on dénombre le plus de cas Covid. Une explosion de l'épidémie depuis une quinzaine de jours, que les médecins ne parviennent pas à expliquer.
L'hôpital de Chambéry est très proche de la saturation, explique le docteur Philippe Dalmon. "On a 20, 30 patients qui entrent tous les jours", confie-t-il. "On a fait 14 transferts dans les autres régions. Sans ces transferts, depuis trois jours on serait plein en réanimation et on ne pourrait accueillir aucun patient."
Relâchement ou proximité de Genève ?
La situation a surpris les soignants et riverains, car la Savoie a été peu touchée lors de la première vague. Or, la population n'a pas changé ici. Par rapport à l'Alsace, par exemple, le département compte moins d'obèses, de diabétiques ou de personnes souffrant d'hypertension.
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L'explication tient peut être dans le relâchement, justement car les cas ont été peu nombreux au printemps dernier. Les gestes barrières ont été moins respectés, notamment dans la sphère familiale. Paulette, 85 ans, hospitalisée depuis un mois, témoigne. "Je suis allée au mariage de mon petit-fils, c'était le 10 octobre. Le 12, on nous appelle : la mariée avait le Covid", explique l'octogénaire, portant un masque à oxygène. "Elle nous a appelé et on m'a amené ici, je n'ai plus de forces", ajoute-t-elle.
Une autre explication possible, la proximité de Genève en Suisse, où le taux d'incidence frôle les 2.000 cas pour 100.000 habitants. Soit le double de la Savoie.