À peine dévoilée, l'annonce a suscité des réactions parfois prudentes, comme celle de l'Organisation mondiale de la Santé, mais aussi d'autres, très critiques. Mardi, le président russe Vladimir Poutine a assuré que la Russie avait développé le "premier" vaccin contre le coronavirus, précisant qu'il donnait une "immunité durable". Au micro d'Europe 1, le Professeur Alain Fischer, médecin immunologiste à l'hôpital Necker, également chercheur à l'Institut Imagine-Inserm, dénonce quant à lui une annonce "non-crédible".
Pour le chercheur, l'annonce russe est "tout à fait surprenante et non scientifiquement fondée, donc non-crédible". Listant les lacunes de ce vaccin, Alain Fischer note notamment "qu'il n'y a aucune publication scientifique faisant état du développement de ce vaccin. Donc on a aucune information de nature scientifique."
"Un effet d'annonce politique"
"On sait qu'ils ont probablement commencé quelques essais cliniques chez l'homme il y a peu de temps", dit encore Alain Fischer à propos des chercheurs russes travaillant sur ce fameux vaccin. Mais, ajoute-t-il, "ils n'ont pas franchi l'étape essentielle qui est de faire un essai clinique sur un grand nombre de volontaires".
Alain Fischer estime donc que la déclaration de Vladimir Poutine est "un effet d'annonce politique". Et le médecin de conclure : "Le fait de donner une sorte d'autorisation officielle à un vaccin à ce stade est un non-sens. C'est scientifiquement totalement non-rigoureux".
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Concernant l'annonce russe, l'Organisation mondiale de la Santé a affirmé qu'avant toute "pré-qualification" de sa part, elle devait examiner par des "procédés rigoureux" l'ensemble des données "recueillies lors d'essais cliniques". De son côté, Berlin a émis des doutes mardi sur "la qualité, l'efficacité et la sécurité" du vaccin.