La deuxième vague du coronavirus déferle sur la France et provoque une intense pression sur le système hospitalier. Avec des contaminations qui ne faiblissent pas, dont plus de 35.000 nouveaux cas en 24h samedi et désormais presque 3.500 personnes en réanimation, les patients Covid affluent dans tous les établissements du pays. Les Agences régionales de santé ont ainsi déjà commencé à déprogrammer de nombreuses opérations non urgentes, afin d’accueillir les malades du coronavirus. Exemple dans un hôpital de la région parisienne, à Créteil.
50 % de déprogrammation, de nombreux patients en attente
Tous les jeudis, les médecins se retrouvent pour voir concrètement quelles opérations ils peuvent reporter pour faire de la place aux patients Covid. A Créteil, il y a eu déjà 50% de déprogrammations et la tendance devrait s’accentuer dans les prochains jours. "Il y a des patients qui tentent de se faire opérer depuis une semaine, deux semaines, trois semaines, voire plus. Donc, tout ce qui est chirurgie, orthopédie fonctionnelle, plastique, ces patients là sont pour l'instant mis en stand-by", Thierry Folliguet, chef du service de chirurgie cardiaque de l’hôpital Henri Mondor de Créteil.
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Des malades du cancer vont devoir patienter
Des patients qui ont une tumeur, avec une opération prévue en neurochirurgie, devront également attendre avant de se faire opérer. Des déprogrammations qui peuvent concerner aussi les opérations du foie ou du pancréas, avec de vrais risques pour ces malades. "Des patients âgés avec des comorbidités importantes, qui ont une atteinte très sévère du Covid, iront en réanimation. Ce sera peut-être au détriment des patients lourds chirurgicaux qui ont un cancer du foie, qui nécessitent une transplantation et qui peuvent être plus jeunes", déplore Barbara Hersant, chirurgien plasticien.
Beaucoup de médecins regrettent déjà que les patients Covid soient "ultra-prioritaires". "Il n’y en a que pour le coronavirus ces derniers jours", me confie un infirmier. Et de conclure : "on risque d’oublier beaucoup trop de patients qui ont des pathologies très graves".