Coronavirus : les hôpitaux privés "déplorent" qu'on ne fasse pas plus appel à eux
Invité d’Europe 1, Lamine Gharbi, le président de la Fédération de l’hospitalisation privée, déplore le fait que les pouvoirs publics ne s’appuient pas suffisamment sur les cliniques et hôpitaux privés, pourtant suffisamment parés selon lui, pour gérer l’épidémie déclenchée par le nouveau coronavirus.
La crise sanitaire déclenchée par le nouveau coronavirus met à rude épreuve un hôpital public déjà largement fragilisé. Les personnels soignants tirent la langue, alors que le pic de l’épidémie n’est pas encore passé. Avec plus de 1.000 cliniques et hôpitaux, 150.000 salariés, dont 40.000 médecins, le secteur privé pourrait toutefois soulager la pression qui s’exerce sur le public. C’est du moins ce qu’avancent certains responsables du privé, qui estiment que le secteur reste largement sous-employé dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19.
"On constate que nos établissements ne sont pas sollicités, on le regrette, on le déplore", a fait savoir au micro de Matthieu Belliard lundi, dans la matinale d’Europe 1, Lamine Gharbi, le président de la Fédération de l’hospitalisation privée. Pourtant, le secteur privé, qui prend en charge chaque année 9 millions de patients, s’est bel et bien préparé à voir défiler un afflux massif de malades.
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"Le paradoxe, c’est que l’hospitalisation privée qui a déprogrammé 100.000 patients la semaine dernière, en a déprogrammée 100.000 de plus cette semaine, a créée de la place pour pouvoir gérer des patients atteints de Covid-19", explique Lamine Gharbi. "Nos services d’urgence sont également mobilisés, nos services de réanimation sont tous armés sur l’ensemble du territoire, souligne-t-il. "Nous avons du matériel, des médecins anesthésistes-réanimateurs, des infirmières formées."
Une absence de communication entre les établissements privés et publics
Pour ce docteur en pharmacie, les capacités débloquées d’un côté se heurtent à certains conservatismes de l’autre. "Depuis deux mois, l’hôpital public est en première ligne dans cette crise. Depuis dix jours le stade 3 de l’épidémie a été déclenché, ce qui nous met également en première ligne. Il faut que le public et le privé se parlent. Sur les territoires, on constate qu’il n’y a pas d’échanges", rapporte-t-il.
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Et de prendre pour exemple la situation du Grand Est, l’une des régions les plus touchées par l’épidémie en France : "Il y avait 70 lits de réanimation qui n’étaient pas en fonction il y a encore dix jours. Il a fallu 8 jours pour que l’ensemble des établissements privés soit finalement mobilisé", regrette-t-il.
Pour Lamine Gharbi, les autres régions doivent tirer les leçons de ce manque de coordination entre le secteur public et privé qui, rappelle-t-il, remplit également une mission de service public.