L'épidémie de Covid-19 continue de progresser à grands pas malgré le triptyque mis en place par les autorités sanitaires : tester, tracer, isoler. Si les insuffisances du premier pilier, avec les engorgements et les délais en laboratoire, et du troisième, avec des isolements non systématiques, ne sont plus à démontrer, celles du second se dégagent à présent. Santé Publique France a évalué à seulement 10% en moyenne le nombre de cas contacts qui s'avèrent effectivement positifs, et même à 7% pour la semaine du 14 au 20 septembre. En d’autres termes, 93% des cas contacts identifiés étaient testés négatifs cette semaine-là.
Pour l'épidémiologiste Martin Blachier, cela s’explique d’abord par le fait que les Français connaissent mal la définition du cas contact. "Beaucoup trop de gens pensent qu’ils ont été en contact. Dans l’opinion publique, le risque de transmission est largement surévalué. En fait pour être cas contact, il faut avoir eu une interaction relativement longue ou alors proche." Une interaction sans masque, qui plus est.
La liste fournie par les malades est souvent incomplète
Deuxième écueil, la liste fournie par les personnes malades est souvent incomplète. Ceux qui viennent d'apprendre qu'ils sont infectés sont parfois déboussolées et n'arrivent plus à se souvenir qui ils ont croisé de près.
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Il y a beaucoup de cas contacts qu'on ne connait pas et qu’on ne prévient donc jamais, rappelle Dominique Costagliola, directrice de recherche à l'Inserm. "C’est en général assez facile de retrouver quels sont les gens de sa famille et les gens de son entourage professionnel avec lesquels on a eu des contacts. En revanche, si on est allé dans un bar, dans une réunion à l’extérieur, on a côtoyé des personnes qu’on ne connait pas."
Sans coordonnées, on ne peut pas remonter la chaine de contamination. Ni même identifier et comptabiliser les clusters dans les bars et les restaurants.