Dis-moi ce que tu souffles, je te dirai ce que tu as. Imaginez un "nez électronique" pour dépister le cancer du poumon grâce à l'haleine. C'est ce qu'a dévoilé un consortium européen composé de chercheurs français et belges, le programme Pathacov. Objectif : dépister précocement les cancers broncho-pulmonaires afin d'augmenter l'espérance de vie des patients. Ce "nez" est un masque respiratoire bleu relié à un sac. "Dans un premier temps, on va collecter dans un sac, l'air exhalé du patient qui contient des composés organiques volatiles", explique le professeur Regis Matran, pneumologue et responsable scientifique de ce projet.
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Vert, orange ou rouge
Ces marqueurs sont tout simplement des odeurs. L'haleine du patient est donc analysée grâce à des capteurs. Un bouton s'allume ensuite comme l'explique Regis Matran. "Rouge, vous avez un risque d'avoir un cancer brocho-pulmonaire précoce. Vert, peu de risque. Orange, il va falloir discuter. Prise en charge ou pas. Le voir plus régulièrement", souligne le pneumologue.
Un gain pour l'espérance de vie
Ce prototype de nez électronique est moins invasif qu'un examen thoracique par exemple. "L'idée c'est d'avoir un outil pratique simple dans les cabinets médicaux de ville pour que le médecin puisse expliquer le dépistage au sujet à risque", indique Arnaud Sherpereel, chef du pôle cardio-vasculaire au CHU de Lille. Et ainsi augmenter l'espérance de vie des patients. Car diagnostiqué à un stade avancé, les perspectives de survie sont de 17% en 5 ans. Cela monte à 80% en cas de dépistage précoce.
En France, chaque année, il y a 30.000 morts du cancer du poumon.