Le nouveau protocole sanitaire peine à convaincre les enseignants. Jean-Michel Blanquer a dévoilé dimanche au Parisien les mesures à mettre en place dès ce lundi dans toutes les classes. Parmi elles : si un cas positif au Covid est détecté dans une classe, tous les autres élèves devront faire trois tests en quatre jours pour rester à l'école.
Une règle "compliquée" à appliquer
Invitée sur Europe 1 ce midi, Guislaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du syndicat des instituteurs SNUIPP-FSU, a exprimé son inquiétude suite aux annonces du ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer. "On a de grandes craintes sur la contagiosité et sur les contaminations au sein de nos écoles", a-t-elle confié au micro de Romain Desarbres.
En plus d'être "compliquée" à appliquer, cette nouvelle règle pourrait s'avérer, selon elle, totalement inefficace. "On n'est pas sur des tests préventifs mais sur des tests réactifs. Donc, ça veut dire que quand on sait qu'on a déjà un cas positif dans la classe, alors on va tester à J-0, J+2 puis J +4. Mais qu'en sera t-il J+3 J+5 ?", s'interroge Guislaine David. "On sait qu'on aura des contaminations quand même parce qu'on aura des enfants qui reviendront avec un test négatif. Mais ils peuvent être quand même positifs", s'inquiète-t-elle.
Garder l'ancien protocole
Les enseignants demandaient un retour à l'ancien protocole, celui en vigueur d'avril à décembre 2021. La règle était très simple : fermer les classes s'il y avait ne serait-ce qu'un cas de Covid et isoler les élèves pendant sept jours. "Ça nous semble être la règle qui permet de ne pas contaminer d'autres élèves dans la classe et dans l'école. La nouvelle règle de ne plus fermer les classes, a montré en décembre qu'il y avait beaucoup de contaminations", souligne Guislaine David. "Il valait mieux rester au système ancien. Car là, ça va être une usine à gaz. Il va falloir vérifier systématiquement les attestations sur l'honneur", déplore-t-elle.
Guislaine David craint la contamination des enseignants, qui ne seront pas remplacés. La porte-parole de SNUIPP-FSU pointe du doigt une contradiction : le gouvernement fait tout pour ne pas fermer les classes mais "les classes devront fermer si les enseignants tombent malades".