Le bilan du Covid-19 s'alourdit en Italie alors que dix personnes sont mortes à cause de la maladie. Dans le nord du pays, la région de Milan est en état d'alerte et dix villes sont en quarantaine, verrouillées par des barrages routiers. Mais en dehors de cette zone confinée, non loin de Codogno, la ville de Lodi abrite le principal hôpital du secteur, l'un des seuls toujours ouvert malgré l'épidémie du coronavirus. Un hôpital pris d'assaut par des malades franchisant les barrages routiers, en dépit des mesures de confinement.
Sur le parking de l'hôpital, les sirènes des ambulances n'en finissent plus de résonner. À l'intérieur du bâtiment, des médecins en combinaison et des patients aux symptômes inquiétants sont accueillis dans un sas hermétique. Parmi eux, Davide accompagne sa mère, âgée. "Elle a de la fièvre, elle est sous surveillance et passe des examens", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Si elle a vraiment attrapé le virus, je sais que ça peut très mal finir".
"Cas d'extrême nécessité"
Débordé, le personnel des urgences s'occupe des patients, installés derrière des bâches posées à la hâte. Fabio vient livrer de nouveaux respirateurs. "L'hôpital nous a demandé plus de matériel, ils veulent être prêts". Dans la salle d'attente, Michelangelo raconte habiter l'une des villes placées en quarantaine. Il a franchi les barrages routiers pour amener un ami blessé à l'hôpital de Lodi. "Je sais que cela peut être dangereux, je suis peut-être contagieux, mais il n'y avait pas d'alternative", explique-t-il. "Dans la zone confinée, il n'y a pas d'hôpital, pas de service d'urgence, nous devions venir ici". Un risque de contamination pourtant bel et bien annoncé dès l'entrée de l'hôpital, sur une affiche indiquant d'entrer uniquement "en cas d'extrême nécessité".