En France, depuis la première vague de coronavirus, un réseau de surveillance se met en place discrètement… sous terre. En effet, le virus peut être détecté dans les selles, et donc dans les eaux usées, quatre à sept jours avant l’apparition des symptômes. A Marseille, "cette approche a permis d’éviter un cluster dans au moins deux Ehpad", explique le docteur Damien Thomas, directeur de recherche pour un laboratoire d’analyses, au micro d’Europe 1.
Selon le docteur, le premier bilan est encourageant. Les pompiers de la ville effectuent des prélèvements depuis plusieurs semaines sur les eaux usées pour localiser les malades qui s’ignorent. Le laboratoire gère ensuite l’analyse : "Cette détection a permis de mettre en place toutes les mesures de désinfection et d’isolement avant même que les premiers symptômes apparaissent", affirme-t-il.
Anticiper des tests de dépistage
Cette méthode est limitée dans la mesure où certains pensionnaires de maisons de retraite sont incontinents, portent des couches et ne vont donc pas aux toilettes. Pourtant, l’intérêt est aussi de pouvoir analyser les selles du personnel des établissements. "La 'photo' que l’on va faire ne concerne pas l’ensemble de nos usagers, par contre ça nous permet de nous assurer que no salariés ne sont pas porteurs du virus", déclare Emilien Chayia, directeur général du groupe de résidences de retraite Medeos.
Affirmant que le virus a été repéré dans l’un de ses établissements encadrés par le dispositif, il explique que des séries de tests déjà programmées ont pu être anticipées et que deux salariés infectés ont été repérés. S'il prouvait son efficacité à plus grande échelle, cet outil pourrait aussi être utilisé au moment du déconfinement pour anticiper une reprise épidémique.