Pour la première fois, Santé publique France a dévoilé les chiffres précis de la circulation des différents variants du SARS-CoV-2, département par département. Premier constat : le variant britannique est largement majoritaire dans le pays, avec près de 65% des nouveaux cas en France. Un chiffre connu grâce aux efforts de séquençage effectués depuis plusieurs mois en France. On établit en réalité la carte d'identité génétique du virus, ce qui permet de repérer les souches qui prennent le dessus.
Les trois départements les plus touchés par le variant britannique sont la Corse-du-Sud (85,1%), l’Aube (84,5%) et les Alpes-Maritimes (81,2%). Il était prévisible que ce variant devienne majoritaire car les épidémiologistes estiment qu’il est entre 30 et 70% plus contagieux que l'ancienne souche. Mais comme les différents vaccins restent efficaces contre cette souche, la campagne de vaccination devrait se traduire dans les prochains mois aussi bien par une baisse des hospitalisations que par une diminution du nombre de décès.
Faible circulation des variants sud-africain et brésilien
Avec les données de Santé publique France sur les variants, on en sait aussi davantage sur les variants sud-africain et brésilien. Ces deux souches sont celles qui inquiètent le plus les autorités. "Les vaccins sont probablement un peu moins efficaces, pour certains d'entre eux, par rapport aux variants sud-africain et brésilien", souligne Yannick Simonin, virologue à l'Inserm et à l'Université de Montpellier. Elles représentent actuellement 5% des nouveaux cas en France, contre 4,3% il y a quinze jours.
"La bonne nouvelle, c'est que visiblement, les variants sud-africain et brésilien restent sous contrôle en France, dans la mesure où on n'a pas remarqué une augmentation exponentielle du nombre de contaminations", assure Yannick Simonin. "Il semblerait, jusqu'à présent, qu'ils soient moins contagieux dans les conditions actuelles." Comme ces variants sont moins contagieux, ils ne devraient donc pas perturber la campagne de vaccination. Mais il faut rester prudent et suivre de très près leur évolution dans les prochaines semaines.
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Dans variants inconnus dans certains départements... qui n'inquiètent pas pour le moment
A Paris et dans les Hautes-Pyrénées, plus de 20% des tests positifs sont des variants inconnus. Mais il s'agit probablement d'un cocktail de plein de variants et on n’est pas sûr du tout qu’il y en ait un qui prenne le dessus. Et même si ça devait être le cas, ce ne serait pas forcément une mauvaise nouvelle.
Dans un scénario très optimiste, on peut tout à fait imaginer un variant plus contagieux qui devienne majoritaire mais beaucoup moins virulent. Ce variant deviendrait alors un simple rhume. Or, ce scénario a déjà été observé par le passé dans d’autres épidémies.