Lundi marquait le début d'une campagne de vaccination élargie au plus de 75 ans et aux personnes présentant des pathologies à haut risque de complications en cas d'infection au Covid-19. Et déjà, des craintes d'une pénurie de doses et des critiques sur l'organisation sont remontées du terrain. "A chaque fois que des doses arrivent, on les met immédiatement à disposition, on ouvre des créneaux de rendez-vous pour les Français", a assuré ministre de la Santé, Olivier Véran. En Ile-de-France, de nombreux maires ont reçu des stocks inférieurs à leurs attentes. De quoi enrayer toute une organisation.
Des annulations de rendez-vous
La première journée n'était même pas terminée qu'à Clamart, dans les Hauts-de-Seine, les équipes municipales devaient déjà décommander les 210 patients qui devaient recevoir une première injection mardi. "Nous sommes obligés de reporter vos deux rendez-vous. Dès la réception des vaccins promis, nous vous rappellerons pour fixer un nouveau rendez-vous", explique tant bien que mal une des interlocutrices de la mairie à une administrée.
Pour Jean-Didier Berger, maire Libres! ex-LR de la commune, c'est l'incompréhension. Il ne digère pas les mails très tardifs de l'Agence Régionale de Santé (ARS). "Il y a cinq jours, on nous a dit qu'on aurait 420 vaccins. Il y a trois jours, on nous a finalement annoncé qu'on aurait que 170 doses pour lundi, mardi et mercredi", explique-t-il. "Franchement, ce n'est pas sérieux".
"Cela nous bloque totalement"
Même mauvaise surprise à Sucy-en-Brie, dans le Val-de-Marne, où la grande salle communale qui sert de centre de vaccination reste vide. "Il n'y a personne, on est arrivé et on nous a pris", confie un patient. La maire, Marie-Carole Ciuntu, a vu elle aussi ses doses réduites de moitié par l'ARS. "Nous n'avons pas d'explications, nous aimerions savoir", interroge-t-elle. "Là, cela nous bloque totalement". A partir de mercredi, faute de doses, le centre de vaccination pourrait fermer ses portes.
A l'Haÿ-les-Rose, à vingt kilomètres, le centre de vaccination est prévu pour tourner cinq jours sur sept. Les infirmières redoublent ainsi de précautions pour extraire le vaccin avec leurs seringues. "Il y a cinq ou six doses dans un seul flacon", confie l'une d'entre elle.
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Des stocks diminués sont d'ores et déjà synonymes d'un délai allongé pour ceux qui espéraient pouvoir s'inscrire et recevoir une première injection. "Il faudra attendre. Il y a déjà 4.000 inscrits", constate, fataliste, Madeleine. En effet, la municipalité préfère garantir la seconde injection du vaccin dans trois semaines à ceux qui ont déjà eu la chance de recevoir la première.