Alors que les nouvelles mesures de restriction entreront en vigueur sur l'ensemble du territoire samedi, la santé mentale des Français reste préoccupante. En effet, la courbe des dépressions et troubles anxieux, au plus haut depuis l'automne, ne redescend pas.
Augmentation des états dépressifs à l'automne
Pour la quatrième semaine consécutive, les passages aux urgences pour dépression ou phase maniaque sont en hausse. Beaucoup de Français sombrent sans forcément consulter, selon Enguerrand du Roscoat, responsable de l'unité santé mentale de Santé publique France. "Si on regarde tout cumulé, à peu près 30% de la population souffrirait d'états anxieux ou dépressifs", dit-il au micro d'Europe 1. "On a surtout observé une augmentation importante des états dépressifs entre fin septembre et début novembre, c'est-à-dire à la rentrée dans le deuxième confinement, avec des prévalences de l'état dépressif anxieux qui se maintiennent à un niveau élevé".
Jeunes adultes en construction
Parmi les plus vulnérables ces dernières semaines, les jeunes adultes dont la vie sociale est encore en construction, précise le psychologue clinicien Cyril Cossard. "On va avoir une population qui va être plus atteinte parmi ceux qui n'étaient pas très insérés, qui n'avaient pas construit leur base et leur structure quotidienne dans les rapports sociaux", explique le psychologue. "On sent que tout le monde perd confiance en tout le monde. On ne croit plus untel, on ne croit plus le gouvernement... Et à force de perdre confiance, on est complètement déconnecté".
À l'aube d'un nouveau confinement, qui devrait durer au moins quatre semaines, l'enjeu est donc de maintenir les relations sociales, au téléphone, en plein air ou en vidéo, malgré les restrictions.