Covid-19 : "Le vaccin Johnson&Johnson est une vraie chance pour les personnes précaires"

Vaccination.
Dans les centres d'accueil, la nécessité de vacciner est très fort (Illustration). © LOIC VENANCE / AFP
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Manon Fossat
Plus de 16 millions de Français ont déjà reçu une première injection contre le coronavirus, mais certaines populations restent en marge de la campagne de vaccination. Les personnes en situation de grande précarité, souvent les plus exposées au virus, sont notamment confrontées à des inégalités d'accès au numérique, nécessaire pour les prises de rendez-vous.
INTERVIEW

La campagne de vaccination contre le Covid-19 bat son plein en France. Depuis le 1er mailes personnes de 18 à 49 ans souffrant de comorbidités peuvent être vaccinées. Et à partir du 15 juin, les injections seront ouvertes à tous les Français de 18 ans et plus. A l'heure actuelle, plus de 16 millions de citoyens ont reçu une première dose et les chiffres de prises de rendez-vous augmentent fortement sur les sites comme Doctolib. Mais pour Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité et invité mercredi d'Europe Matin, ces plateformes devenues centrales dans la lutte contre l'épidémie entraînent aussi des inégalités. Il appelle l'exécutif à prioriser les populations en situation de grande précarité. 

Les inégalités liées au numérique exacerbées

"En règle générale, la question de l'accès au numérique est un progrès pour tout le monde. Mais c'est aussi une difficulté pour des personnes qui sont à la rue ou dans des hébergements précaires avec nos associations d'accueil, et notamment sur cette question de la vaccination", a-t-il estimé. Selon lui, dans ce cas se cumulent généralement la difficulté à pouvoir se servir d'Internet, mais aussi à savoir l'utiliser.

"Quand vous êtes déjà en marge de la société et isolé, ça représente un problème supplémentaire, alors même que ces personnes sont justement très exposées au virus. Dans les centres d'accueil, il est très difficile de respecter les gestes barrières. Et ce sont des gens qui ont souvent déjà des problèmes de santé, donc la nécessité de vacciner est très forte", a poursuivi Pascal Brice. "Cela suppose un effort des pouvoirs publics et de nos associations pour aller vers ces personnes, et pour les convaincre".

L'espoir du vaccin Johnson&Johnson

Pour compenser ces difficultés d'accès, des dispositifs existent notamment dans les grandes associations disposant de plus de moyens sanitaires, et qui sont en lien avec les centres de vaccination. "Vous avez des maraudes de bénévoles et de travailleurs sociaux qui accompagnent ces personnes qui vivent dans la rue. Et justement pour elles, le vaccin Johnson&Johnson est une vraie chance parce qu'il ne nécessite qu'une seule injection", soulève le président de la Fédération des acteurs de la solidarité, qui suggère que ce traitement leur soi particulièrement dédié.

Afin d'aider les associations dans leurs démarches, Pascal Bride estime également que des actions doivent être menées par le gouvernement et que ce public doit très vite devenir une priorité. Tout comme les bénévoles. "Il y a des gens de tous âges, des jeunes mais aussi des personnes plus âgées, et notamment des retraités. Et ça a été une difficulté pendant la crise sanitaire puisque bon nombre d'entre eux ont dû se retirer. Alors le fait que la vaccination se déploie est tout à fait essentielle pour qu'ils puissent continuer leur travail".