La France va-t-elle affronter une nouvelle vague de Covid-19 ? Cette question se repose désormais avec davantage d'acuité, car les chiffres ne sont plus aussi bons qu'il y a quelques semaines. Ainsi, le nombre de cas est reparti à la hausse, pour la première fois depuis cet été, avec une augmentation de l'incidence (cas pour 100.000 habitants) de 43 lors de la première semaine d'octobre, contre 46 la semaine dernière. "Pour l'instant, on reste toujours en dessous du seuil d'alerte, à moins de 50 en moyenne sur la France", nuance Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille et invité d'Europe 1, lundi.
"Pour l'instant, l'épidémie est sous contrôle"
"Pour l'instant", donc, "l'épidémie est sous contrôle", rassure l'épidémiologiste. "La tendance a baissé. Et comme on est largement à moins de 5.000 cas par jour, on peut bien maîtriser, le tester, contrôler, isoler", déroule le spécialiste, alors que le nombre de personnes admises en réanimation et mortes de l'épidémie continue lui de baisser depuis la fin du mois d'août.
Mais comment expliquer ce (léger) rebond des contaminations alors que la population est de plus en plus vaccinée (75.8% de la population a reçu au moins une dose de vaccin, affiche Covid Tracker) ? Deux raisons à ce qui semble à première vue un paradoxe, affirme Philippe Amouyel. La première, c'est "qu'il reste quand même une petite fraction de la population fragile qui n'est pas encore vaccinée", selon le professeur, selon qui "il faudrait accélérer" sur la vaccination des personnes plus à risque.
L'importance des gestes barrières
La deuxième, c'est que "la transmission du virus existe toujours chez les enfants, car les enfants ne sont pas vaccinés, et on peut donc avoir en effet une augmentation du nombre de cas", insiste l'épidémiologiste. "Il faut absolument réduire cette circulation et pour ça, il nous reste toujours les mesures barrières qu'on ne doit pas relâcher, le masque, le pass sanitaire et, bien sûr, la troisième dose pour ceux qui en ont besoin."