Ambiance particulière pour cette rentrée maintenue en présentiel malgré la virulence d’Omicron. Pour faire face à l'épidémie, une seule solution : l’aération. Mais alors que le ministre de l’Éducation nationale a annoncé une aide financière de 20 millions d'euros pour financer des capteurs de CO2, seulement 20% des établissements scolaires en sont équipés. L’État renvoie la responsabilité aux collectivités qui, de leur côté, s’estiment mal accompagnées par le gouvernement.
Des capteurs coûtant plus d'une centaine d'euros
"C'est 35.000 euros pour la mairie de Bastia. On avait entendu parler d'une somme qui est allouée à la mise en place de ces capteurs, mais nous n'avons aucune nouvelle concernant des modalités d'accès à ces subventions", précise de son côté Ivana Polisini, adjointe au maire de Bastia, chargée de l’éducation.
Ces capteurs de CO2 sont aussi la hantise de la maire de Savigny-le Temple en Seine-et-Marne, Marie-Line Pichery, qui ne peut pas se permettre d'installer des capteurs dans chaque classe, chacun de ces dispositifs coûtant plus d'une centaine d'euros. "Vingt millions d'euros d'aides qui ont été énoncées par le gouvernement à l'automne. Et le montant de l'aide n'est pas suffisant 50 euros par capteur", ajoute la maire.
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Le "jeu de ping-pong" de l’État et des collectivités
Résultat : des professeurs impuissants pour affronter Omicron et délaissés par les autorités qui ne s’entendent pas. "Les collectivités territoriales et l’État se renvoient la balle en disant à chaque fois que c'est à l'autre de faire. Et pendant ce temps-là, nous, on est au milieu de ce jeu de ping-pong et les jours passent, les mois passent, sans que la qualité de l'air ne soit améliorée", s'indigne Sophie Vénétitay, secrétaire générale d’un syndicat enseignant du secondaire.
Pour cette rentrée donc, pas de capteurs ni de systèmes de ventilation, de purification, ou de recyclage de l’air. Les écoles auront pour seul rempart au variant : les fenêtres ouvertes.