C'est un constat depuis le début de l'épidemie : il y a plus d'hommes que de femmes parmi les patients hospitalisés à cause du Covid-19 et parmi les décès alors qu'ils ne sont pas plus nombreux à être infectés par le virus. Une étude des hôpitaux universitaires de Strasbourg et de l'Institut Pasteur vient de confirmer que les hommes perdent également plus vite leur immunité.
Pour cette étude, les chercheurs ont suivi 308 membres du personnel de l'hôpital de Strasbourg, des hommes et des femmes qui ont été contaminés par le coronavirus et pour qui la date de contamination était connue. Pour chacun d'eux, les chercheurs ont mesuré la quantité d'anticorps qu'il leur restait précisément trois mois et six mois après leur infection, explique la Professeure Samira Fafi-Kremer, co-auteure de l'étude, et des différences entre les femmes et les hommes apparaissent clairement.
"Une meilleure stabilité des anticorps"
"Curieusement, vers trois, voire six mois, les hommes ont perdu leurs anticorps alors que les femmes ont montré une meilleure stabilité des anticorps. On sait que plusieurs gènes qui sont impliqués dans la réponse immunitaire sont liés au chromosome X, il y a aussi un lien avec nos hormones, maintenant, il va falloir voir si cette donnée persiste dans le temps", détaille-t-elle.
Les chromosomes XX des femmes et XY des hommes pourraient donc expliquer ces différences. Alors, une question se pose : un éventuel vaccin pourrait-il aussi être plus efficace chez les femmes ? Impossible de le confirmer pour l'instant, mais ces chercheurs espèrent que les laboratoires mèneront vite des travaux de recherche sur la question.