C'est l'une des particularités de la troisième vague de l'épidémie de coronavirus. Alors qu'ils avaient été jusqu'à présent relativement épargnés, de plus en plus de jeunes, sans comorbidités, développent des formes graves de la maladie et se retrouvent en réanimation. Une situation qui inquiète les médecins, qui tentent de responsabiliser des jeunes pouvant se croire à l'abri.
"Tout le monde peut être touché"
"On voit de plus en plus de jeunes. Des jeunes de 30 ans, de 40 ans, qui n'ont pas de facteurs", confirme Anissa Amara, directrice des soins de la clinique Ambroise Paré à Neuilly. Mais si ces cas sont inquiétants et dramatiques, cela reste très rare. Selon les chiffres de Santé publique France, l’âge moyen en soins critiques est aujourd’hui de 65 ans, contre 67 il y a 3 mois.
Des cas rares, donc, mais qui doivent alerter. Les médecins souhaitent ainsi attirer l’attention sur les cas les plus jeunes, comme le docteur Berenbaum, de l’hôpital Saint-Antoine, à Paris. Ce dernier donne les âges de ses patients sur les réseaux sociaux. Une manière, en quelque sorte, d'effrayer pour responsabiliser. "Faites attention", appelle-t-il, "ne pensez pas que vous êtes en dehors de ce risque, c'est faux, tout le monde peut être touché".
Le rôle du variant anglais
La baisse de l'âge moyen en réanimation s'explique tout d'abord par la vaccination, puisque les personnes âgées sont piquées en priorité. Mais pour le professeur François René Pruvot, président de la commission médicale de l’hôpital, il faut aussi retenir une explication sociétale. "On peut aussi penser que les personnes âgées ont intégré très clairement à leur mode de vie le fait de ne pas sortir. À l'inverse, les gens entre 40 et 60 ans sont plus frappés, en raison, peut-être de l'abandon des mesures barrières", analyse-t-il.
Enfin le variant anglais, ultra agressif et désormais majoritaire, touche d’avantage les tranches d’âge jusqu’ici plus épargnées.