Alors que les contaminations au Covid-19 continuent de flamber en France, l'exécutif tente par tous les moyens de contenir cette nouvelle vague liée au variant Omicron qui touche le pays depuis fin 2021. Invité sur Europe Matin vendredi, le professeur et infectiologue Éric Caumes, a estimé que le gouvernement a "changé de paradigme" dans sa gestion de l'épidémie et a été dépassé par ce variant.
"Omicron prend toute la place"
"Je pense que l'on a changé de paradigme, ce qui n'est pas forcément absurde puisque l'on a un variant qui se transmet tellement bien qu'il est très difficile à contrôler. Et surtout, on l'a laissé passer au mois de décembre. Omicron a été tellement brutal que les autorités ont été dépassées par la rapidité de sa diffusion. Elles en sont encore restées comme si on en était à l'époque Delta", a-t-il estimé. "Et Omicron est venu se greffer là-dessus, d'où les difficultés que les Français ont connu au moment des fêtes."
Selon lui, la proportion d'Omicron au niveau national est d'environ 75% et de 25% pour Delta. Mais tout dépend de l'échelle observée. "Si vous prenez à l'échelle de l'Ile-de-France, et je pense que c'est un très bon marqueur de ce qu'il va se passer ailleurs, on est passé en six semaines 3% d'Omicron à 95%", a-t-il détaillé.
"Omicron prend toute la place et il n'y a quasiment plus de Delta dans la population générale", a poursuivi Eric Caumes, précisant que le constat est différent en milieu hospitalier. "Le Delta est un peu plus sévère donc il y a plus de gens hospitalisés du fait de ce variant. Mais on est en train d'assister à ce passage Delta-Omicron", a affirmé le professeur.
Vers la fin de l'épidémie ?
Quant à l'hypothèse selon laquelle Omicron pourrait mettre fin à l'épidémie, l'infectiologue est allé dans le même sens. "C'est un peu ce que nous enseigne l'histoire des épidémies. Je pense que ce scénario optimiste est le bon scénario. Comme nous l'a montrée l'histoire du dernier coronavirus que l'on connaît, c'est ce qu'il s'est passé. On va de vague en vague, et elles sont de moins en moins pathogènes."