Comment allons-nous vivre ce deuxième été avec le Covid-19 ? Le gouvernement a précisé mardi le calendrier du déconfinement, avec la réouverture des magasins, des musées ou encore des salles de spectacle, ainsi que la levée du couvre-feu à la fin juin. De quoi espérer des vacances dans une ambiance plus apaisée que les mois précédents.
Malgré tout, Arnaud Fontanet, directeur de l'unité d'épidémiologie des maladies émergentes à l'Institut Pasteur de Paris, a appelé à la prudence mardi midi sur Europe 1 et a posé deux conditions pour traverser sereinement la période estivale : "On serait tellement mieux positionné si on pouvait aborder l'été avec 5.000 nouveaux cas de Covid par jour et 50% de vaccinés."
"Il ne faut pas se précipiter"
Selon lui, tout repose donc principalement sur la vaccination. Et de comparer la France à l’Angleterre et Israël, deux pays qui ont levé les restrictions avant l’Hexagone. "Ils ont ouvert alors qu'ils avaient 40 ou 50% de la population vaccinée. En France, on n’est qu'à 25%. Donc je pense qu'il ne faut pas se précipiter, être prudent lors des semaines qui viennent. On pourra vraiment profiter de l'été quand on aura passé les 50% de vaccinés", a posé Arnaud Fontanet, également membre du Conseil scientifique.
Emmanuel Macron a fixé l’objectif d’atteindre 20 millions de primo-injections réalisées au 15 mai, puis de 30 millions au 15 juin. "On espère être à 50% de personnes vaccinées début juillet, si vraiment le rythme s'accélère", a estimé Arnaud Fontanet.
Mais pour Arnaud Fontanet, une potentielle nouvelle vague de l’épidémie cet été dépendra également d'autres facteurs, et notamment du comportement des Français. "Est ce qu'ils vont complètement se lâcher ou est ce qu'ils vont comprendre que cette liberté retrouvée s'accompagne quand même d'une certaine prudence ?", s’interroge-t-il. Autre donnée encourageante : le climat, logiquement plus favorable dans les semaines à venir. Mais le docteur s’inquiète aussi des variants "dont on sait qu'ils sont plus transmissibles, qu’ils peuvent échapper à l’immunité et on ne sait pas très bien quel est celui qui va s'imposer", développe l'épidémiologiste.
Un été masqué
Si les mois de juillet et août devraient donc se dérouler dans un climat sanitaire plus tranquille, le masque devrait cependant encore être l’accessoire de l’été. "Si on était sûr d’être tous vaccinés, alors on pourrait arrêter le masque. Le problème, c'est que tant qu'on n'aura pas l’assurance que l'immense majorité des gens autour de nous est vaccinée, on sera obligé de le garder", conclut-il.