La France est-elle véritablement préparée à faire face à la seconde vague de coronavirus ? Si Emmanuel Macron a annoncé un confinement général de la population dès vendredi, l'épidémie va continuer de progresser dans les prochaines semaines. Les indicateurs se détériorent jour après jour, ce qui pousse le chef de l'État à affirmer que la seconde vague devrait être "plus meurtrière" que celle du printemps.
"Augmentation furieuse des réanimations"
Les chiffres de mercredi l'ont montré : avec 36.437 nouveaux cas, 1.229 nouvelles hospitalisations de patients Covid-19 et 3.036 patients déjà en réanimation, la situation est aujourd'hui beaucoup plus préoccupante qu'en mars, au déclenchement de la crise sanitaire.
Au 17 mars, le jour du premier confinement, 2.600 patients Covid étaient hospitalisés. Selon les chiffres de Santé publique France, nous en sommes déjà à 20.200 hospitalisations, soit près de huit fois plus. "Comme les admissions à l'hôpital augmentent furieusement dans les derniers jours, ça va se traduire par une augmentation furieuse des admissions en réanimation, avec un décalage de dix jours", explique l'épidémiologiste Catherine Hill. "On sait déjà que la situation sera catastrophique en réanimation dans dix jours."
Un reconfinement "moins efficace" ?
Combien de temps faudra-t-il pour que la courbe s'infléchisse, condition nécessaire au déconfinement ? "Comme on n'a pas décidé de confiner au maximum, le système va être beaucoup moins efficace", redoute Catherine Hill.
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Concrètement, il faudra plus de temps pour les contaminations baissent de manière significative, aux alentours de trois à quatre semaines. D'ici à fin novembre, les services de réanimation vont se remplir. Selon les dernières projections de l’Institut Pasteur, le 6 novembre prochain, on pourrait compter jusqu’à 5.700 patients en réanimation dans toute la France, ce qui représente 98% de l’ensemble des lits disponibles dans le pays. Si on regarde un peu plus loin ces projections, 8.100 personnes pourraient être en réanimation le 13 novembre, bien au-delà de nos capacités d’accueil. C'est la raison pour laquelle, selon les informations d'Europe 1, le confinement pourrait durer de huit à douze semaines.