Leur organisme ne réagit pas ou peu au vaccin contre le Covid-19. Les immunodéprimés sont davantage exposés aux formes sévères de la maladie et occupent jusqu'à un tiers des lits de réanimation dans les hôpitaux. Les autres s'imposent des restrictions drastiques pour ne pas contracter le virus. Reportage.
Des décisions lourdes de conséquences
Delphine Blanchard a reçu quatre injections de vaccin, en vain. Greffée du rein, elle s'est pratiquement coupée de tout contact extérieur depuis la diffusion d'Omicron. Une situation particulièrement anxiogène. "Moi, j'ai très peur. Je me sens en état de mort imminente", confie-t-elle au micro d'Europe 1. "Je ne sors plus. C'est mon mari qui fait toutes les courses. Je ne sors pas, si ce n'est pour me rendre en dialyse".
Mais ces séances à l'hôpital peuvent là encore lui faire courir des risques. "À tel point que je me pose la question de faire les dialyse qu'une seule fois par semaine", explique Delphine. "Ce sont des décisions qui peuvent être très lourdes de conséquences, mais je préfère limiter les dialyses, quitte à me mettre en danger à moyen terme".
Urgence sanitaire
En France, 300.000 personnes souffrent d’immunodéficience. Il y a urgence selon Étienne Klein, directeur de l'association Ellye, Ensemble leucémie lymphome espoir. "L'urgence se précise de plus en plus. Comme ces personnes sont non répondeuses ou peu répondeuses à la vaccination, leurs défenses immunitaires ne leur permettent pas de lutter efficacement contre le virus. Et elles se retrouvent assez facilement dans des services de réanimation, en soins intensifs".
Et plusieurs de ces association militent ainsi pour la gratuité des masques FFP2 et un accès simplifié aux traitements préventifs pour les personnes immunodéprimées, tout en espérant que le développement de la vaccination se poursuive et s'accélère en France.