Cinq mois après l'entrée en vigueur du deuxième confinement, dont certains secteurs ne sont jamais sortis, la troisième vague de coronavirus met de nouveau la France au pied du mur, entre le spectre du tri des malades à l'hôpital et des restrictions sanitaires interminables qui risquent d'aller crescendo. Lundi, il y avait en France 4.974 personnes atteintes du coronavirus en réanimation, soit plus que lors du pic de la deuxième vague, en novembre dernier. Ce constat devrait pousser Emmanuel Macron à prendre de nouvelles mesures pour le pays.
Les écoles, le casse-tête du gouvernement
Alors qu’il fait quasiment face à un consensus de scientifiques plaidant en faveur de nouvelles restrictions, Emmanuel Macron veut être certain que tout a été tenté avant de reconfiner le pays. Mais plusieurs de ses proches reconnaissent que cette stratégie est en train de montrer ses limites, comme l’a confié à Europe 1 l'un d’entre eux. "Les classes dans les écoles sont en train de fermer en cascade, on n’arrive pas à augmenter le télétravail, et l’épidémie flambe. Ce n’est pas tenable".
Le sujet des écoles est devenu un vrai casse-tête pour le gouvernement qui est partagé entre la ligne qui pousse pour une fermeture dans les départements les plus touchés par l’épidémie et celle de ceux qui, comme Emmanuel Macron, considère que la stratégie actuelle est la bonne et que la fermeture des classes doit se faire au cas par cas dès qu’un élève positif est détecté.
Pour les vaccins, le chef de l’Etat est persuadé qu’après le raté du lancement de la campagne, la vaccination ne sera bientôt plus un problème, surtout avec la livraison dans les prochains jours de 3 millions de doses, qui permettront de dépasser l’objectif des 10 millions de personnes vaccinées à la mi-avril.
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Des décisions annoncées mercredi ou jeudi
Emmanuel Macron était lundi après-midi en déplacement à Créteil pour voir lui-même comment l’assurance maladie contacte les plus de 70 ans qui n’ont pas encore été vaccinés. Mais derrière cet optimisme se cache le problème de la saturation hospitalière et des appels au reconfinement de beaucoup de médecins. Lundi soir, le Président n’avait encore rien décidé. Une certitude cependant : il n’y aura pas d’allègement des mesures actuelles, comme dans la plupart des pays de l’Union européenne.
Selon un autre conseiller, Emmanuel Macron sera fixé mardi soir sur ce qu’il décidera, après avoir eu accès aux derniers chiffres consolidés des contaminations et des admissions en réanimation. Une décision qui doit ensuite être discutée en Conseil de défense sanitaire mercredi. Nous devrions donc tous être fixés sur notre sort, cette même journée de mercredi, ou jeudi soir, lors de la conférence de presse hebdomadaire du gouvernement sur la crise sanitaire.