Alors que la situation sanitaire continue de s'améliorer en France, faut-il d'ores et déjà estimer que l'épidémie de Covid-19 appartiendra bientôt au passé ? Le gouvernement a en tout cas décidé d'éviter tout procès en imprévoyance en cas de reprise épidémique, en prolongeant jusqu'au 31 juillet 2022 le recours possible au pass sanitaire. Si cette décision est critiquée dans l'opposition, elle est plutôt approuvée par le médecin et épidémiologiste Didier Pittet, invité samedi d'Europe 1. "Il faut qu'on ait cet outil dans notre boîte à outil', estime-t-il, avant de rappeler que le virus "ne va pas disparaître".
"Que le virus ne disparaisse jamais, c'est pratiquement certain", indique le professeurs aux hôpitaux universitaires de Genève. "Notre scénario principal, c'est que probablement, il va simplement rejoindre les quatre autres familles de coronavirus avec lesquelles nous vivons depuis des centaines d'années et pour lesquelles nous avons tous des anticorps… C'est probablement le chemin vers lequel nous nous acheminons dans quelques années."
Attention à l'arrivée de l'automne et de l'hiver
Mais, prévient-il, "en attendant, ce virus ne va pas disparaître. Il fera certainement peut-être dans le futur des petites infections, les petits rhumes, des petites choses qu'on attrape avec nos petits-enfants, par exemple". Et concernant la vaccination ? " "On ne peut pas dire encore que nous ayons une quelconque certitude sur le fait qu'il faille répéter chaque année la vaccination", précise le médecin, qui insiste en revanche sur l'importance du rappel pour les plus fragiles.
A plus court terme, l'arrivée de l'automne, puis de l'hiver, doit-elle faire craindre une résurgence de l'épidémie de coronavirus ? "Les conditions épidémiologiques vont être beaucoup plus propices à la transmission de ce virus", reconnaît Didier Pittet. "On va avoir de plus en plus de vie à l'intérieur. Il va y avoir tous les autres virus respiratoires qu'on va continuer à se transmettre si on n'applique pas les mesures barrières. Donc oui, on s'avance vers un automne qui ne va pas être un automne normal." Aussi, ajoute-t-il, "plus nous aurons de personnes vaccinées contre le Covid-19 et contre la grippe, moins nous risquons de surcharger les systèmes de santé ou simplement d'avoir une vie un peu plus compliquée".