Plus de 18 millions de Français ont reçu leur première injection du vaccin contre le Covid-19, soit 27% de la population. Un peu moins de 8 millions d’entre eux ont reçu leurs deux doses. L’objectif fixé par Emmanuel Macron est d’atteindre les 20 millions de primo-injections au 15 mai et 30 millions au 15 juin. Comment faire ?
Mobilisation générale les dimanches et jours fériés
Le premier palier pourrait être atteint dans les temps, mais ça risque malgré tout d’être un peu juste. Selon les derniers chiffres de la Direction générale de la Santé, 18.107.000 personnes très précisément ont reçu leur première injection. Pour atteindre la barre des 20 millions samedi soir, le calcul est simple : il faut 380.000 piqûres par jour.
Mais il ne faut pas oublier qu’il y a encore un obstacle qui se dresse sur cette route : un jour férié, le jeudi de l’Ascension. Et on sait que les dimanches et les jours fériés, la vaccination piétine en France : il y a deux à trois fois moins de rendez-vous pris ces jours-là, et cinq à six fois moins d’injections réalisées. Le ministre de la Santé a demandé cette semaine la mobilisation de tous les personnels de santé, l’ouverture des centres le soir, comme ce sera le cas dans de nombreuses villes. Cette stratégie a déjà payé samedi dernier puisque le 8 mai, la cadence a été moins ralentie que lors des autres jours fériés. Mais il faudra faire encore mieux jeudi.
Généralistes et pharmaciens demandent à être appelés
Accélérer la cadence les dimanches et les jours fériés est un premier levier, mais il y a aussi d’autres moyens, comme s’appuyer davantage sur les médecins généralistes et les pharmaciens. Ces derniers estiment qu’ils sont sous-exploités et qu’ils ne sont qu’à 10% de leurs capacités. Si on compare la France à l’Allemagne, pays qui est passé devant l’Hexagone en terme de vaccination lors des 15 derniers jours, avec notamment des journées à plus d’un million d’injections, tout a changé avec l’entrée dans la campagne des généralistes.
Autoriser le vaccin AstraZeneca à tout le monde ?
L’Allemagne s’appuie aussi sur l’élargissement du vaccin AstraZeneca à tous les adultes depuis samedi. Le médecin généraliste informe les patients des risques très faibles de ce vaccin et le patient doit signer un papier, attestant qu’il a bien eu toutes les informations. Le résultat a été immédiat, avec beaucoup de jeunes dans les files d’attente pour se faire vacciner.
En France, le vaccin AstraZeneca est pour le moment réservé aux plus de 55 ans. Mais le ministre de la Santé Olivier Véran a demandé à la Haute autorité de santé la possibilité d’élargir la cible. Selon les informations d’Europe 1, la HAS devrait rendre son avis mercredi. Et comme il y a beaucoup de stocks à écouler puisque le vaccin AstraZeneca reste le moins utilisé, il y a là aussi une grosse marge de progression.