La menace d'une cinquième vague se précise en France alors que les cas de coronavirus flambent. Mardi, 20.000 personnes ont été testées positives dans le pays où la situation est suivie de près par les autorités. Invité sur Europe Matin mercredi, l'immunologue chargé de la coordination de la stratégie vaccinale du pays, Alain Fischer, a rappelé les risques qu'encourent les personnes non-vaccinées contre le Covid-19.
"Des dizaines de milliers de morts supplémentaires" sans la vaccination
"Si l'on n'est pas vacciné, le risque d'être hospitalisé et d'aller en soins intensifs est 12 fois supérieur à celui des personnes vaccinées", a-t-il affirmé en se basant sur une étude de Santé publique France. "C'est la réalité de ce qu'il se passe en France et il faut le répéter pour essayer de convaincre ceux qui ne sont pas encore vaccinés", a poursuivi le professeur.
Selon lui, sans la vaccination la situation serait bien différente à l'heure actuelle. "Il y aurait des dizaines de milliers de morts supplémentaires, nous en serions à notre je ne sais combientième confinement avec les conséquences économiques que cela entraîne. Le système de santé serait de façon chronique en situation de grande tension... Ce serait un drame. Comme le vivent certains de nos voisins européens."
Un reconfinement des non-vaccinés pas "justifié"
Concernant le cas de l'Autriche, qui a décidé de reconfiner les personnes non-vaccinées, Alain Fischer a rappelé que la France n'est pas dans la même situation sanitaire. "Malheureusement pour les Autrichiens leur couverture vaccinale est significativement moindre que la notre. Chaque pays peut être amené à prendre des décisions pragmatiques pour le bien public et pour protéger les gens d'un virus qui tue. Mais je ne pense pas qu'une telle mesure puisse se justifier aujourd'hui en France", a estimé l'immunologue.
"Quand on parle de maladies extrêmement graves - qui indirectement affectent le système de santé pour toute la population - il y a des bénéfices collectifs qui peuvent l'emporter sur les libertés individuelles", a-t-il encore posé avant de nuancer. "Ceci doit être contrôlé mais de temps à autre cela peut être justifié".
Pour le professeur, qui parle là "en tant que citoyen", il faut en effet suivre de très près les restrictions de libertés, "sous le contrôle du Parlement". "Il ne s'agit pas de laisser un gouvernement faire n'importe quoi, c'est une évidence", a-t-il affirmé avant d'étayer ses propos par un exemple concret. "La vaccination des nourrissons est une obligation, donc on peut dire que c'est une petite privation de libertés, mais elle est au bénéfice de la collectivité et est démocratiquement admise."