Ils sont 240 soignants de métropole à partir ce mardi pour la Guadeloupe ou la Martinique afin d'épauler leurs homologues ultramarins. Ces personnels qui viennent de tout l'Hexagone ont en effet répondu à l'appel lancé dimanche par le ministre de la Santé Olivier Véran, alors que la situation est "extrêmement grave" en Outre-mer, selon Sébastien Lecornu (voir encadré). Les autorités ont notamment renforcé lundi les mesures de confinement en Martinique, île en proie à un sévère rebond d'épidémie de Covid-19.
Deux avions spécialement affrétés décolleront donc de Paris ce mardi en fin de journée avec à leur bord des médecins réanimateurs, des anesthésistes, des infirmiers, des cadres de santé, mais aussi des aides soignants ou encore des urgentistes. Parmi ces professionnels, certains viennent du secteur public et d'autres du privé. Une soixantaine d'entre eux travaillent en Ile-de-France et une trentaine dans le Grand-Est.
"Un scénario vraiment catastrophique"
Des volontaires dont le chef du Samu du CHU de Pointe-à-Pitre, Patrick Portecop, a besoin de toute urgence. "Nous avons des patients qui attendent parfois plus de deux heures avant d'être admis dans les locaux Covid. Ce n'est absolument pas possible. Et le nombre de patients qui appellent est multiplié par trois ou quatre donc il n'y a aucun moment de répit. On est mobilisé sur un scénario vraiment catastrophique", s'inquiète-t-il.
Les volontaires doivent rester quinze jours sur place et ne travailleront pas uniquement dans les unités dédiées au coronavirus. L'idée est au contraire de les déployer dans l'ensemble des services hospitaliers. Car face à cette nouvelle crise, c'est bien toute la chaîne de soins qui manque de bras.
Aux Antilles, des taux d'incidence "jamais connus" en France
Avant de s'envoler pour les Antilles, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a évoqué une situation "extrêmement grave" dans ces territoires. "Ce sont des taux d'incidence que l'on n'a jamais connus dans ces territoires, mais aussi dans tous les territoires de la République confondus". Concernant la Guadeloupe, il a estimé qu'il "tombe sous le sens que nous allons devoir évidemment durcir les mesures de freinage tant il y a urgence".