Le vaccin contre le Covid-19 de Valneva a été approuvé jeudi par le régulateur britannique des médicaments et produits de santé, une nouvelle rassurante pour le laboratoire franco-autrichien après la résiliation de son contrat avec le gouvernement britannique. Valneva avait déjà reçu une autorisation pour l'utilisation en urgence de son vaccin VLA2001 au Royaume de Bahreïn, qui lui a acheté un million de doses. Son sérum est en cours d'examen dans l'Union européenne, qui a commandé jusqu'à 60 millions de doses.
Le sixième vaccin autorisé au Royaume-Uni
C'est le sixième vaccin contre le coronavirus à être autorisé au Royaume-Uni, après AstraZeneca, Pfizer, Moderna, l'unidose Janssen (Johnson & Johnson), et Novavax. Basé sur un virus inactivé, le vaccin de Valneva utilise une technologie classique, qui pourrait tenter des patients réticents aux nouveaux procédés tels que l'ARN messager.
Le groupe estime que son approbation "pourrait ouvrir la voie à la disponibilité d'une solution vaccinale alternative pour la population britannique" mais aussi "conduire à de nouvelles autorisations de mise sur le marché dans d'autres régions du monde a réagi Thomas Lingelbach, le président du directoire de Valneva, cité dans un communiqué. "On est absolument convaincu que le marché va devenir un petit peu comme celui de la grippe, à la fois public et privé, en fonction des pays", a déclaré à l'AFP le directeur général de Valneva, Franck Grimaud, "on a déjà des réseaux de pharmacies au Royaume-Uni qui ont signalé qu'ils avaient un intérêt pour notre vaccin".
Sept mois après la résiliation d'une commande
Cette autorisation survient sept mois après une énorme déception pour le groupe : la résiliation par le gouvernement britannique d'un contrat portant sur 100 millions de doses. Le gouvernement avait alors invoqué un manquement de Valneva à ses obligations, ce que le laboratoire contestait. Valneva a déclaré être en discussion avec le gouvernement écossais pour la fourniture d'un maximum de 25.000 doses destinées aux employés du service public de santé et aux personnes en contact avec la maladie dans le cadre de leur métier.
La campagne de vaccination anti-Covid a désormais nettement marqué le pas au Royaume-Uni, durement affecté par la pandémie de coronavirus avec plus de 171.000 morts. Plus de 92% de la population âgée de 12 ans et plus a déjà reçu une première dose de vaccin contre le Covid-19, 86,2% une deuxième dose et 67,8% une dose de rappel. Pour la vaccination des 6-11 ans, le régulateur britannique a par ailleurs approuvé jeudi le vaccin Moderna, qui rejoint Pfizer, déjà autorisé pour les 5-11 ans.
Un rapport bénéfice-risque "positif"
L'autorisation du vaccin Valneva survient après un examen de la Commission indépendante des médicaments et son groupe de travail d'experts sur le Covid-19 qui ont conclu que "le rapport bénéfice/risque est positif", a déclaré le professeur Munir Pirmohamed, président de cette commission, cité dans un communiqué du régulateur britannique, la MHRA. Pour ce vaccin, "deux doses sont nécessaires avant qu'une réponse anticorps robuste ne soit déclenchée", a-t-il souligné.
Société de quelque 800 employés basée historiquement à Saint-Herblain, près de Nantes, où elle a ses laboratoires, Valneva compte trois sites hors de France. Parmi ceux-ci une usine à Livingstone, près d'Édimbourg en Écosse, dédiée à la production des substances actives des vaccins, dont celle du sérum contre le Covid-19.
Utilisable pour les 18 à 50 ans
Son vaccin utilise la technologie bien connue du virus inactivé, processus qui permet de créer une réponse immunitaire chez les patients en leur injectant un virus entier, privé de ses capacités de nuire. C'est la même technologie qui est utilisée dans son vaccin contre l'encéphalite japonaise. Il peut être stocké à la température de réfrigérateurs classiques, ce qui facilite son utilisation.
Au Royaume-Uni, il pourra être utilisé chez les personnes âgées de 18 à 50 ans, en respectant un intervalle d'au moins 28 jours entre la première et la deuxième dose. Le nombre de décès liés au coronavirus enregistrés chaque semaine en Angleterre et au Pays de Galles continue d'augmenter, restant cependant bien en deçà des niveaux atteints lors des précédentes vagues.