"Ça c'est les champs stériles pour pouvoir préparer nos seringues par la suite". Avec un frigo et du matériel de vaccination, Claire Hulin, pharmacienne près de Valenciennes dans les Hauts-de-France, a aménagé l'arrière de son officine pour procéder aux premières injections, qui auront lieu samedi matin. Elle fait partie des pharmaciennes qui ont accepté d'aider les médecins à accélérer la campagne de vaccination contre le Covid-19, à partir de ce week-end.
Son carnet de rendez-vous est rempli pour les dix doses du vaccin AstraZeneca qu'elle a reçu, comme 7.000 autres pharmacies. Au total, ce sont 18.402 pharmacies qui se sont portées volontaires pour la vaccination. Pour toutes ces officines, la procédure est la même. "Les listes d'attente pour la vaccination respectent les priorisations. Il faut être âgé de plus de 50 ans et avoir une affection de longue durée ou être âgé de plus de 75 ans. C'est à partir de cette liste d'attente qu'ensuite nous appelons les patients", explique Philippe Besset, le président de la fédération des syndicats pharmaceutiques de France, au micro d'Europe 1. Pour lui, "il y aura 70.000 personnes vaccinées par les pharmaciens à la fin de ce week-end ou lundi au plus tard".
Des patients pas toujours rassurés par le vaccin AstraZeneca
Et malgré les controverses sur le vaccin AstraZenaca qu'elle va administrer, Claire Hulin n'est pas inquiète. "C'est notre quotidien de rassurer les patients, de convaincre à l'injection d'un vaccin. C'est notre job", rassure la pharmacienne. À ce jour, le Danemark, l'Islande, la Norvège et la Bulgarie ont suspendu les injections du vaccin AstraZeneca, en raison de craintes liées à la formation de caillots sanguins chez des personnes vaccinées, et l'Italie a interdit l'utilisation d'un lot d'AstraZeneca.
Alors dans cette pharmacie valenciennoise, les avis sont tout de même partagés. L'une des clientes assure avoir "tout à fait confiance" en sa pharmacienne. "Ça fait des années que je viens, s'il faut le faire, je le ferais", ajoute-t-elle. Une autre s'interroge encore sur le vaccin. "Pour l'instant, on est un petit peu dans le brouillard", confie-t-elle. Avant d'ajouter : "Même si mon docteur me dit que je peux le prendre à 100%, j'aurai une réticence."
De son côté, Claire Hulin tente de rassurer. Elle assure que, rapporté à la population locale, le risque est négligeable. "J'ai fait un petit calcul, ça représente deux cas sur tout l'arrondissement de Valenciennes s'il était vacciné à 100%. Le risque zéro n'existera jamais que ce soit avec un médicament ou avec n'importe lequel vaccin", explique la pharmacienne. À terme, dit-elle, l'aspiration à la vaccination sera plus forte que les doutes sur d'éventuels effets secondaires