Une vague de contaminations sans précédent frappe la France ces dernières semaines et le nombre de cas positifs au Covid-19 explose. Nombreux sont les Français à se tester dans un premier temps grâce aux autotests. Face à la très forte demande, le gouvernement a même autorisé les grandes surfaces à les vendre jusqu'au 31 janvier. Seulement leur efficacité et leur fiabilité dépendent de plusieurs paramètres.
Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), un autotest antigénique effectué par un professionnel de santé détecte le virus dans 80% des cas. Mais dès lors qu'il est pratiqué à la maison, ce pourcentage chute brutalement. D'après une étude de chercheurs suisses, la fiabilité n'est plus que de 65,3% pour des personnes présentant des symptômes et de 44% seulement pour les asymptomatiques. Autrement dit, vous avez plus d'une chance sur deux d'obtenir un faux test négatif, surtout les premiers jours pendant le délai d'incubation, où la charge virale est moins forte.
"Extrêmement aléatoire"
Pour le professeur Jean-Paul Stahl, infectiologue au CHU de Grenoble, la fiabilité repose aussi sur la méthode de prélèvement. "Le problème, c'est le prélèvement. Quelle quantité on prélève, est-ce que l'on est allé assez profond pour enlever comme il faut, au bon endroit...", explique-t-il. "Autant de paramètres que l'on ne maîtrise pas quand il s'agit d'un autotest, puisque c'est l'individu lui-même qui fait son propre prélèvement. Donc c'est extrêmement aléatoire."
En revanche, si les autotests sont réalisés plusieurs fois par semaine, leur fiabilité est mécaniquement renforcée. Toujours en complément d'un test PCR, ou d'un antigénique réalisé en pharmacie.