La France touchée par une nouvelle vague de l'épidémie de Covid-19 ? Pour Éric Caumes, professeur de maladies infectieuses à Sorbonne Université, l'Hexagone "sort à peine de la huitième qu'il rentre déjà dans la neuvième vague." Alors que le pays est touché par de nombreux cas de grippe et de bronchiolite, l'infectiologue, invité ce vendredi d'Europe 1, alerte sur la vaccination. "Pour moi, cela n'a aucun sens de se vacciner contre le Covid et de ne pas le faire contre la grippe", déplore-t-il.
Pour Éric Caumes, l'apparition du nouveau variant BQ 1.1 explique l'arrivée de la neuvième vague en France même si pour le moment, "celle-ci n'a pas d'impact très élevé sur l'hospitalisation".
50 décès du Covid par jour
"Il y a un impact au niveau des urgences évidemment, mais qui reflète plutôt la désertification médicale en ville, même si les consultations SOS Médecins augmentent également. Mais en tout cas, les hospitalisations ainsi que les décès ne sont pas en hausse. Après, il faut savoir quand même qu'il y a toujours environ 50 décès du Covid par jour en France", souligne l'infectiologue. Après deux ans d'épidémie, ce virus semble être entré dans la société. "C'était le sort qu'on lui avait prévu dès le départ. Pour les plus visionnaires, il est en train de s'installer parmi nous", affirme Éric Caumes.
En Chine, les déboires du pouvoir chinois face à sa politique "zéro Covid" étaient, semble-t-il, une erreur sur le plan social. "Ce qu'il se passe dans ce pays est intéressant. Effectivement, on ne se rend pas compte qu'ils sont prisonniers de leur propre piège. Cette option "zéro Covid" est collée à une dictature sanitaire. Cependant, on ne peut pas éradiquer ce virus", souligne le professeur.
Retour des gestes barrières
Face à cette neuvième vague, Élisabeth Borne a lancé cette semaine à l'Assemblée un appel solennel à respecter de nouveau les gestes barrières. Les recommandations, comme le port du masque et la vigilance, font leur retour dans le discours public. Des mesures nécessaires pour Éric Caumes. "Je conseille aux personnes fragiles de se faire vacciner contre la grippe et contre le Covid. Les deux en même temps", alerte-t-il. "Ces deux virus représentent les mêmes problèmes. On va vacciner les personnes de plus de 60 ans ou celles avec des comorbidités", conclut-il.
Le professeur tient à rappeler que la vaccination pour le Covid ainsi que pour la grippe reste gratuite.