"Hier, je n'ai pas eu une seule consultation durant laquelle le vaccin n'a pas été évoqué". Jean-Paul Hamon, médecin généraliste et président d'honneur de la Fédération des médecins de France, a fait le point vendredi au micro d'Europe 1 sur nos connaissances concernant les vaccins contre le coronavirus et sur leur sûreté. Une question qui suscite souvent de l'inquiétude chez les patients. "Nous sommes face à une démarche préventive inédite : on a fait un vaccin en moins d'un an pour un virus à peine plus vieux", reconnaît Jean-Paul Hamon.
Or ces craintes doivent être dissipées pour que la campagne de vaccination, qui doit débuter en janvier selon les annonces du Premier ministre Jean Castex, soit concluante. "La transparence va être essentielle", indique Jean-Paul Hamon. "Les laboratoires comme les gouvernements ne peuvent pas se permettre de cacher des choses".
Des points à éclaircir
Les médecins généralistes seront, dans la stratégie du gouvernement, au coeur de cette campagne de vaccination. Un atout pour créer la confiance chez les patients, puisque la figure du généraliste est plébiscitée par les Français : selon un sondage BVA, 93% des Français ont fait confiance à leur généraliste pour suivre leur état de santé pendant le premier confinement. 74% d'entre eux continueront à se tourner vers eux en premier lieu. "Mais peu importe qui réalise l'injection", souligne Jean-Paul Hamon. "Il faut que nous puissions prévoir les réactions qu'elle provoque".
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Selon les informations délivrées par les laboratoires jusqu'ici, les vaccins à l'essai contre le coronavirus provoqueraient des effets secondaires bénins comme de la fièvre, des courbatures, des douleurs au point d'injection. Mais des zones d'ombre subsistent : il est par exemple difficile de prévoir les éventuels effets secondaires à long terme, pour des vaccins réalisés si rapidement. "Nous, médecins, sommes demandeurs de davantage d'informations pour savoir comment convaincre, car nous ne savons pas grand chose", indique le médecin, avant d'ajouter : "mais dans une balance bénéfice-risque, que nous faisons toujours en médecine, le bénéfice est du côté de la vaccination".