Des traces de pesticides, dont certains interdits, ont été retrouvées dans les cheveux et les urines d'enfants vivant près de parcelles agricoles autour de La Rochelle. Ces analyses ont été révélées par l'association Santé Avenir Environnement, qui lutte contre les cancers pédiatriques.
Étude sur l'imprégnation
À l'occasion de l'Appel de La Rochelle, marche organisée pour réclamer un "plan de sortie des pesticides de synthèse", l'association Santé Avenir Environnement, créée en 2018 après le décès d'une adolescente, a publié les données récoltées sur 72 enfants âgés de 3 à 17 ans vivant dans six communes de la plaine d'Aunis.
Quatorze molécules différentes ont été détectées dans les urines, avec une moyenne de 1,8 par enfant, atteignant jusqu'à six pour certains. Les produits les plus courants incluent le pentachlorophénol (PCP) et deux fongicides, le propamocarbe et le phényl-2-phénol.
Dans les cheveux, 45 substances ont été identifiées, avec une moyenne de 4,4 par enfant. Le DEET, un insecticide, était présent chez 86,1 % des enfants analysés.
Pesticides interdits
Des néonicotinoïdes, connus pour leurs effets néfastes sur le développement neurologique, ont été détectés chez 11 enfants, malgré leur interdiction. De plus, l’atrazine et la dieldrine, respectivement interdites depuis 2004 et les années 1970, ont également été retrouvées.
Depuis 2008, 15 cas de cancers pédiatriques ont été signalés dans la région, entraînant deux décès. "On veut une enquête des pouvoirs publics. On a fait ce projet citoyen de recherche parce que l'Agence régionale de santé (ARS) et Santé publique France ne font rien", accuse le fondateur de l'association, Franck Rinchet-Girollet, dont le fils de sept ans est en rémission.