Des soignants de l'hôpital de Mulhouse, particulièrement touché par l'épidémie de coronavirus, ont dit mercredi leur "effroi" face aux images "révoltantes", notamment à Paris, de personnes faisant fi des distanciations physiques lors des premiers jours de déconfinement.
"Ces comportements qu'on peut observer, ça génère de l'inquiétude (…) Une deuxième vague n'est pas exclue", a déclaré lors d'une conférence de presse le Dr Philippe Guiot, directeur médical du pôle de Médecine intensive de l'hôpital de Mulhouse.
"Effroi"
"Mon inquiétude en tant que médecin, c'est de voir ces comportements qui peuvent conduire à une augmentation de malades contaminés, en étant conscient que les équipes soignantes sont quand même dans un état de fatigue très avancé, pour ne pas dire d'épuisement", a-t-il ajouté.
Interrogé sur ce qu'elle ressentait face aux images de personnes se rassemblant en masse pour profiter du déconfinement, comme lundi soir à Paris sur les berges du canal Saint-Martin, Corinne Krencker, directrice de l'établissement, a fait part de son "effroi" et de son sentiment de "révolte", insistant sur le respect des mesures barrière.
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Des images "terribles"
Président de la région Grand Est et urgentiste de formation, Jean Rottner a lui aussi appelé à une "attitude citoyenne collective", que ce soit "à Paris, en Alsace ou sur les plages de l'Atlantique". Les images du déconfinement "sont tout aussi terribles" que celles diffusées en mars, au début de l'épidémie, montrant les Parisiens profitant du soleil dans des parcs de la capitale, a ajouté Jean Rottner.
Situé dans le Haut-Rhin, l'un des premiers et principaux foyers de l'épidémie en France, l'hôpital Émile-Muller de Mulhouse a fermé mardi son dernier service créé spécialement et dans l'urgence pour la prise en charge de patients Covid.
Avec désormais 36 lits de réanimation, l'établissement retrouve sa capacité habituelle. Mais la situation reste fragile, notamment dans l'hypothèse d'une deuxième vague de patients Covid : sur les 35 lits occupés, "27 patients sont en réanimation pour des motifs de type Covid", a précisé Corinne Krencker.