"D'éventuelles nouvelles restrictions" vont dépendre de "notre capacité à contrôler la progression du variant anglais" du Covid-19, estime l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, dans un entretien au Journal du dimanche. "Tout se jouera sur notre capacité à contrôler la progression du variant anglais. C'est désormais lui qui donne le la, et qui imposera de nouvelles restrictions le cas échéant", déclare le professeur.
"La transmission se fait beaucoup en famille ou entre amis"
Le variant anglais était responsable de 3,3% des nouvelles contaminations en France début janvier, et de 14% à la fin du mois, rappelle Arnaud Fontanet. "Si on continue sur cette trajectoire (...), on atteindra 30-35% à la mi-février et le nombre d'admissions à l'hôpital sera alors autour de 2.000 par jour. Le variant deviendra majoritaire autour du 1er mars", indique ce membre du Conseil scientifique, dont les recommandations guident l'exécutif. Il a par ailleurs détaillé les lieux de contamination relevés par la 3e étude ComCor pour l'Institut Pasteur, étude qui confirme les conclusions des deux premières. "La transmission se fait beaucoup en famille ou entre amis", relève-t-il.
"Le télétravail protège mais les contaminations sont moins fréquentes au bureau qu'en octobre", sans doute grâce à une meilleure application des gestes de protection et au port du masque, selon lui. Les commerces, lieux religieux et transports publics n'accroissent pas "non plus le risque d'infection", contrairement au covoiturage, "sans doute car l'espace est réduit et le port du masque pas systématique".
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Peu de chances de contrôler l'épidémie sans reconfinement ?
Interrogé sur la décision du président Emmanuel Macron de ne pas confiner les Français, Arnaud Fontanet déclare qu'un confinement, "s'il avait été accepté par la population, aurait permis de soulager les hôpitaux et de reprendre le contrôle de l'épidémie". "Mais le coût économique, social et scolaire aurait été très élevé", a-t-il souligné. "Du coup, le gouvernement a choisi de laisser une dernière chance au non-reconfinement, au risque de voir la situation sanitaire se dégrader encore et d'être contraint plus tardivement au reconfinement".
"Sans confinement, les chances de contrôler l'épidémie sont minces", estime-t-il finalement.