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Des médecins assignés aux déserts médicaux ? Une proposition de loi divise

Yasmina Kattou . 1 min

Pour lutter contre les déserts médicaux, une proposition de loi transpartisane examinée ce mercredi en Commission des affaires sociales souhaite restreindre la liberté d'installation. Le médecin ne pourrait pas ouvrir son cabinet où il le souhaite et devrait privilégier les zones désertées. Pas question, répondent les syndicats de médecins.

Autoriser les médecins à s'installer seulement dans les déserts médicaux ? C'est le but de cette proposition de loi transpartisane examinée aujourd'hui en Commission des affaires sociales. Il s'agirait donc de restreindre la liberté d'installation des médecins dans des zones déjà bien dotées. Le texte porté par le député socialiste de Mayenne Guillaume Garot a été signé par plus de 250 députés et séduit, de La France insoumise à la droite. Mais tous les représentants de syndicats de médecins y sont fermement opposés.

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Une fausse bonne idée ?

Si cette proposition de loi était adoptée, les médecins généralistes ou spécialistes, devront demander l'autorisation pour s'installer. Et dans une zone jugée bien fournie en médecins, l'ouverture d'un cabinet libéral serait impossible. Cela pourrait pousser certains à se tourner vers le salariat : une fausse bonne idée, prévient Jérôme Marty, président de l'Union Française pour une médecine libre. 

"Je suis médecin généraliste libéral, je vois 40 patients par jour et je travaille 55 heures par semaine. Si je suis médecin salarié, je vais travailler aux 35 heures et ma productivité sera de deux patients par heure. Je vais aggraver le problème", soutient-il.

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"C'est de la maltraitance"

Plutôt que des mesures coercitives, il faudrait agir dès le début des études, explique Mélanie Rica Henry, présidente de l'association médecin pour demain. "Il faut former les étudiants en médecine dans les déserts médicaux pour les inciter à rester. Mais demander à un étudiant qui a bossé à Nantes d'aller travailler dans la Nièvre, alors qu'il n'y a plus de service, il n'y a plus de poste. Et on voudrait forcer seulement les médecins à aller travailler dans ces zones. C'est de la maltraitance", déplore-t-elle.

Le médecin reconnait que le système devra être réformé alors qu'aujourd'hui six millions de Français n'ont pas de médecin traitant.