C'est l'une des conséquences de la décrue de l'épidémie de coronavirus. Alors que le reflux épidémique se poursuit jour après jour en France, la demande de dépistage est très inférieure aux objectifs du gouvernement. Or, ces tests, qui nécessitent des réactifs et des machines, restent sur les bras des laboratoires qui s'étaient équipés en conséquence, et ce alors que certain ont une durée d'utilisation limitée.
Près de trois quarts des tests commandés patientent dans les congélateurs des laboratoires privés. Au micro d'Europe 1, Lionel Barrand, président du syndicat des jeunes biologistes, regrette des investissements perdus. "Alors qu'on sait qu'il y a des pays qui manquent de tests, c'est une catastrophe d'en avoir trop et de devoir en jeter. Ce n'est pas tolérable", s'agace-t-il. "Les laboratoires sont dans une difficulté financière. Les machines sont très chères et chaque réactif vaut plus de 30 euros", poursuit-il. "C'est intolérable au niveau économique car c'est l'État qui commande, et ce sont des laboratoires qui ont pris l'ensemble du risque financier. Ce n'est pas logique."
"On a des demandes extrêmement fortes en Amérique du sud"
Ces tests seront bientôt inutilisables. Dans l'un des principaux groupes de laboratoires, la moitié du stock sera périmé en octobre. L'urgence est donc de les liquider durant l'été. Mais la loi interdit la revente en France, précise François Blanchecotte, président national du Syndicat des biologistes. Ce dernier mise donc sur l'export. "Nous devons absolument nous en séparer, on a des demandes extrêmement fortes en Amérique du Sud. Même l'Angleterre, il y a des discussions avec des laboratoires étrangers qui veulent les acheter", assure-t-il.
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La Direction générale de la santé ne s'oppose pas à ces remises sur le marché. Mais ces transactions resteront sous surveillance, car, nous dit-on, ces laboratoires doivent conserver un stock, dans l'hypothèse d'un retour de l'épidémie.