Des additifs sont présents sous forme de nanoparticules dans des sucreries sans que ce soit spécifié, dénonce le magazine 60 Millions de Consommateurs dans son édition de septembre, s'inquiétant des effets pour la santé et déplorant l'opacité des industriels Une alerte a déjà lancée dans le passé par des ONG.
En cause, l'additif E171. Cible des tests pratiqués par 60 Millions (publication de l'Institut national de la consommation) dans son enquête, l'additif E171 ou dioxyde de titane est composé en partie de nanoparticules. Il est utilisé communément dans l'industrie agroalimentaire et cosmétique pour blanchir confiseries, plats préparés et même des dentifrices.
Des soupçons de dangers pour la santé. Des propriétés optimisées sous la forme nano, 50.000 fois plus petite qu'un cheveu, qui pose en revanche question pour la santé parce qu'elle passe plus facilement les barrières physiologiques, selon l'association."Lorsqu'une substance étrangère s'immisce au sein même d'une cellule, on peut évidemment supposer qu'il peut y avoir des dégâts, en tout cas un dérèglement de certaines de ces cellules", a expliqué Patricia Chairopoulos, co-autrice de l'étude.
Une nanoparticules présente partout. Sur 18 produits sucrés testés par le magazine, du dioxyde de titane sous forme de nanoparticules a été retrouvé systématiquement, mais dans des proportions variées : il représentait de 10% à 100% de l'additif présent dans ces différentes sucreries, parfois célèbres, des biscuits Napolitain de Lu (12%) aux gâteaux glacés Monoprix Gourmet (100%), en passant par les M&M's (20%).
Un manque de rigueur de la part des industriels. Une fois encore, la présence d'E171 apparaît clairement sur les étiquettes, mais jamais la mention nanoparticules, selon l'association. Or si cet additif en lui-même ne présente pas de danger particulier sous forme microscopique, sa présence à l'état nano est plus problématique, a souligné Patricia Chairopoulos.
"On ne sait pas grand-chose sur cette forme nano. C'est ça qui nous pose problème, d'autant plus qu'une étude récente de l'Inra est parue en janvier 2017, qui entraîne un peu de suspicion", a-t-elle expliqué. Elle reproche aux industriels concernés sinon de mentir, pour le moins de faire preuve de "manque de vigilance" et de "manque de rigueur".
Des lésions pré-cancéreuses favorisées chez le rat. L'Anses (Agence nationale de Santé) a en effet été saisie en janvier par les ministères de l'Économie, de la Santé et de l'Agriculture pour déterminer si ce produit "présente un éventuel danger pour les consommateurs", après la publication d'une étude de l'Inra concluant que l'exposition chronique au E171 favorisait la croissance de lésions pré-cancéreuses chez le rat. Cette étude ne permettait néanmoins pas une extrapolation à l'homme, avait indiqué un auteur de l'étude de l'Inra.