Des chercheurs des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont établi pour la première fois avec certitude que le virus Zika peut provoquer la microcéphalie du fœtus, selon une étude publiée mercredi. "C'est désormais clair, les CDC ont conclu que le Zika provoque bien la microcéphalie", a déclaré Tom Frieden, directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies, en présentant les conclusions de cette étude publiée en ligne dans le New England Journal of Medicine.
"Plus aucun doute". Les autorités avaient une forte présomption que le Zika, surtout transmis par un moustique, pouvait provoquer des malformations chez les fœtus des femmes enceintes infectées, mais n'en avaient pas encore la certitude. La microcéphalie se caractérise par un développement insuffisant du crâne et du cerveau. "Il y a encore beaucoup de choses que nous ignorons mais il n'y a plus aucun doute : le Zika est une cause de la microcéphalie", a repris Tom Frieden.
"Un tournant dans cette épidémie". Selon lui, cette étude "marque un tournant dans cette épidémie" qui frappe surtout l'Amérique du Sud, plus particulièrement le Brésil où on a dénombré plus de 1,5 million de cas, dont de nombreuses femmes enceintes, et une forte augmentation des cas de microcéphalie. En temps normal, cette affection est plutôt rare. "Cette confirmation est basée sur une analyse étendue des meilleures indications scientifiques menée par les les CDC et d'autres experts en santé maternelle, du fœtus et des maladies transmises par des moustiques", a précisé Tom Frieden, ajoutant que les recherches se poursuivaient.
"Nous pensons que la microcéphalie fait probablement partie d'un éventail de défauts de naissance qui pourraient affecter les femmes, soit à un moment particulier de la grossesse ou durant toute la grossesse", a-t-il expliqué.
Le patron des CDC a également souligné que ce lien entre le Zika et la microcéphalie était sans précédent en médecine. "Jamais avant cela nous n'avions connu une situation dans laquelle la piqûre d'un moustique pouvait provoquer une malformation dévastatrice chez le fœtus", a-t-il souligné.
Coordination. Il a aussi dit qu'il faudrait peut-être encore des années avant de pouvoir répondre à des questions importantes comme la période de la grossesse durant laquelle le risque de malformation cérébrale est le plus grand. "Il y a un effort international qui a été engagé sur cette question et nous nous coordonnons avec d'autres pays et l'Organisation Mondiale de la Santé et d'autres", a ajouté Tom Frieden.