Le numerus clausus, un moyen de lutter contre les déserts médicaux

Pour résoudre le problème des déserts médicaux, le gouvernement vient de prendre une mesure toute simple : le numerus clausus des étudiants en médecine qui passent en deuxième année a été augmenté.
Dans l’Indre, le nombre de médecins généralistes ne cesse de dégringoler. Ils étaient 200, il y a dix ans. Ils ne sont plus que 160 aujourd’hui, soit un médecin pour près de 1.400 habitants. En conséquence, les délais d’attente sont parfois longs , très longs même : il faut en moyenne attendre quinze jours pour voir son généraliste. Le gouvernement a décidé de réagir.
D'anciennes maladies resurgissent. Le manque de médecins est si grave dans la région que certaines maladies anciennes ont refait surface . Des maladies qui existaient lorsque le docteur Thierry Keller, médecin à Châteauroux, était encore étudiant, il y a plus de vingt ans. "Quand on voit des œdèmes aigus du poumon, des gens qui sont en insuffisance cardiaque relativement grave, voire extrême, où les poumons sont noyés, il peut y avoir des problèmes d’accidents vasculaires cérébraux qui sont pris en charge un peu tardivement, parce que les gens n’ont peut-être pas réussi à contacter leur médecin", explique le docteur. "On a des ulcères de jambes, par exemple, qui sont parfois des ulcères faramineux, parce que les gens ont un mal de chien à obtenir un avis de la part d’un généraliste ou d’un spécialiste", poursuit-il au micro d’Europe 1.
136 places de plus pour les étudiants. Il y a le manque de médecins, bien sûr, et parfois la crainte de déranger les urgences pour rien. Pour pallier ce problème, le gouvernement a décidé d’augmenter le numerus clausus , c’est-à-dire le nombre d’étudiants en médecine qui passent en deuxième année. Il y a désormais 136 places de plus au niveau national.
Mais à Châteauroux, la situation ne risque pas de s’arranger de sitôt. Cette année, la ville a perdu quatre généralistes, partis à la retraite. Aucun n’a été remplacé, et les quelque médecins en plus à la faculté de médecine de Tours ne seront en mesure de poser leur plaque dans la région que dans dix ans au mieux.