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Margaux Fodéré, édité par Ugo Pascolo / Crédit photo : Martin BUREAU / AFP
Via Bpifrance, l'État va devenir actionnaire minoritaire d'Opella, la filiale de Sanofi qui produit notamment le Doliprane, et qui va passer sous pavillon américain. Un investissement réalisé pour avoir des garanties quant à la production du médicament et la sauvegarde des emplois en France. Mais est-ce suffisant ?

C'est désormais acté, le Doliprane passera bien sous pavillon américain. Sanofi va vendre sa filiale Opella au fonds américain CD&R. De son côté, l'État va entrer au capital de cette dernière à travers la Banque publique d'investissement. Avec un investissement de 100 à 150 millions d'euros, l'État va prendre 1% à 2% de Bpifrance. Une participation qui doit permettre d'empêcher que la production de Doliprane ne quitte la France. 

"On ne peut pas garantir que l'emploi sera maintenu à vie"

L'accord signé entre Sanofi, CD&R et l'État porte sur les sites de production de Lisieux et Compiègne, mais aussi sur la protection des 700 emplois d'Opella en France. Il prévoit en outre sanctions financières en cas de manquement, par exemple 40 millions d'euros en cas d'arrêt de la production sur ces deux sites. Mais est-ce vraiment efficace ? 

"On ne peut pas garantir que l'emploi sera maintenu à vie, aucune activité ne sera maintenue à vie. Ça n'a pas de sens", tranche au micro d'Europe 1 Emmanuelle Oriol, économiste spécialiste de l'industrie. "Là, en l'occurrence, pour Sanofi, c'est normal ce qu'elle est en train de faire. Les concurrents ont fait ça aussi de se recentrer sur la partie la plus porteuse de son marché." De fait, il y a trois ans, le concurrent américain de Sanofi, Johnson & Johnson, s'est séparé de ses médicaments sans ordonnance pour se concentrer sur des activités plus porteuses.