L'épidémiologiste américain Donald Henderson ayant dirigé les travaux de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui ont permis d'éradiquer la variole, une maladie ayant fait plusieurs centaines de millions de morts, est décédé vendredi à 87 ans des complications d'une fracture de la hanche.
"Un géant de la santé publique". Le docteur Henderson, souvent désigné par ses initiales "D.A." était "un géant de la santé publique qui (...) a mené pendant 10 ans les efforts couronnés de succès de l'OMS pour éradiquer la variole (...), la seule maladie humaine à avoir jamais été éradiquée", a souligné dans un communiqué Michael J. Klag, le doyen de l'école de santé publique de l'université Johns Hopkins à Baltimore. Donald Henderson, qui fut lui-même doyen de cette école de 1977 à 1990, rejoignit dans les années 1950 les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies américains (CDC) avant de diriger la campagne de l'OMS contre la variole, qui permis l'éradication définitive de la maladie à la fin des années 1970.
"Une des maladies les plus détestables qui soient". La variole est une maladie infectieuse d'origine virale, extrêmement contagieuse et qui peut être mortelle. Elle était caractérisée par une éruption de taches rouges devenant des vésicules, puis des pustules. Des symptômes qui avaient conduit le Dr Henderson à évoquer "une des maladies les plus détestables qui soient", dans une interview avec le Washington Post en 1979. "Je sais que quel que soit le nombre de visites que j'ai effectuées auprès de patients sérieusement atteints et en train de mourir de la variole, j'en suis toujours revenu ébranlé", avait expliqué le spécialiste au quotidien américain.
Dernier cas en 1977. La variole a fait des centaines de millions de morts et est responsable de la disparition de populations autochtones en Amérique, en Afrique et en Asie. Le dernier cas aux Etats-Unis remonte à 1949 et le dernier cas dans le monde a été repéré en Somalie en 1977. Donald Henderson, qui a raconté son combat contre la variole dans un livre paru en 2009, a "véritablement fait évoluer le monde positivement", a remarqué Tom Inglesby, directeur du centre pour la sécurité sanitaire de l'Université de Pittsburgh, au sein de laquelle enseignait M. Henderson.
A l'issue de son travail avec l'OMS, D.A. Henderson fut conseiller de trois présidents américains, George H.W Bush, Bill Clinton et George W. Bush. Il conseilla notamment ce dernier sur les questions de bioterrorisme après les attentats du 11-Septembre.