La France est-elle la seule à connaître des scandales autour de ses Ehpad ? Alors que les affaires Orpéa et Korian retentissent, Europe 1 s'est penchée sur le modèle adopté par nos voisins européens. Et l'herbe n'y est pas forcément plus verte. Dans l'Hexagone, 22% des établissements dédiés aux personnes âgées sont gérés par des groupes privés, entrainant parfois des dérives. En Espagne par exemple, 80% des Ehpad ont un but lucratif. C'est ce que révèle une enquête d’un consortium de journalistes du site Investigate Europe, publiée cet été. Comme en France, les établissements espagnols manquent de personnel et de ressources.
Le modèle scandinave est-il le modèle à suivre ?
Sur la deuxième marche du podium européen apparait le Royaume-Uni, où 76% des Ehpad sont privés, et majoritairement détenus par des fonds d’investissements. L'enquête du consortium de journalistes évoque également des témoignages d’aides-soignants qui traitaient les résidents "comme des citoyens de seconde zone". Des proches ont aussi changé plusieurs fois leurs aînés d'établissement, faute d'un service satisfaisant. C'est le même constat en Allemagne, à cause du manque de personnel. Outre-Rhin, sur les 950.000 lits en maison de retraite, quatre sur dix ont pour but de créer du profit.
Toutefois en Europe, les pays scandinaves font exception à ces privatisations. En Norvège, seulement cinq établissements ne sont pas public. En outre, les Norvégiens sont ceux qui dépensent le plus pour les personnes âgées, avec 3,4% du budget annuel. C’est deux fois plus que la moyenne européenne.