La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 774.832 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi. Plus de 22.187.780 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués dans 196 pays et territoires. Face à des contaminations qui repartent à la hausse, le monde entier met en place de nouvelles mesures.
Les principales informations à retenir :
- En France, l'annonce du port du masque "systématisé" en entreprise suscite des réactions contrastées
- L'application Stopcovid, téléchargée par 2,3 millions de personnes, n'a permis d'avertir que 72 Français potentiellement "cas contact"
- L'épidémie a fait plus de 781.000 morts dans le monde, selon le dernier bilan de l'AFP
Le masque obligatoire dans toute la ville de Toulouse et certains lieux de Lyon
Le port du masque sera obligatoire à partir de vendredi matin sur l'ensemble de la commune de Toulouse en raison de la circulation active du Covid-19, a annoncé mercredi le préfet de Haute-Garonne. "J'ai décidé (...) d'étendre le port du masque sur l'ensemble de la ville de Toulouse à partir du 21 août à 7 heures du matin", a précisé le préfet Etienne Guyot lors d'une conférence de presse. C'est la première fois qu'une telle mesure est imposée à une grande ville en France. Cette obligation est valable un mois de 7 heures du matin à 3 heures du matin pour "les personnes de plus de 11 ans qui se déplacent à l'air libre". Au micro d'Europe 1, le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc évoque "une règle choc".
Le masque sera aussi obligatoire à partir de samedi dans des rues du centre de Lyon jugées très fréquentées, pour prévenir le retour des vacanciers et lutter contre l'épidémie de coronavirus, ont annoncé mercredi la mairie et la préfecture du Rhône : les zones de rassemblement nocturne, pour lesquelles l'obligation portera de 18 heures à 2 heures du matin, celles habituellement très fréquentées comme les rues commerciales (10 heures-23 heures), ainsi que tous les marchés (aux horaires d'ouverture). Une obligation de port a également été décrétée pour le centre-ville de Saint-Etienne.
Des masques dont l'opposition, à droite comme à gauche, réclame le remboursement. "Il y a là une urgence sanitaire, une urgence économique, une urgence d'égalité à ce que les masques soient gratuits", a ainsi soutenu l'Insoumis Bastien Lachaud auprès d’Europe 1.
Le nombre de cas quotidien continue de s'envoler
Les indicateurs de suivi de l'épidémie continuent de se dégrader rapidement, avec un taux de positivité qui a grimpé mercredi à 3,1% à l’échelle nationale, un niveau inédit depuis mai. 3.776 personnes ont été testées positives au coronavirus ces dernières 24 heures. Toutefois, le nombre d'admissions liées au Covid-19 à l'hôpital a accusé une légère baisse mercredi (162 admissions contre 185 la veille), pour un total de 4.806 hospitalisations. Le nombre de patients en réanimation reste globalement stable, avec 374 malades (31 admissions mercredi contre 28 mardi), selon les chiffres publiés par la Direction générale de la Santé (DGS).
En tout, 30.468 personnes sont décédées en France, dont 19.957 au sein des établissements hospitaliers et 10.511 en établissements sociaux et médico-sociaux.
Seulement 72 notifications envoyées via Stopcovid
L'application StopCovid lancée début juin par le gouvernement pour retrouver les contacts des personnes touchées par le virus, a été téléchargée 2,3 millions de fois mais n'a permis de notifier que 72 contacts à risque, selon des chiffres fournis mercredi à l'AFP par la Direction générale de la Santé. "L'application est efficace dès lors qu'une personne et ses contacts en disposent. (...) Utiliser StopCovid peut s'avérer particulièrement utile dans les zones où le virus circule activement" et dans les lieux fréquentés comme les bars et les restaurants, assure le le ministère des Solidarités et de la Santé, qui "encourage évidemment tous les Français à télécharger l'application".
Le port du masque systématique en entreprise fait réagir
En se basant sur un avis du Haut conseil de la santé publique à propos de la transmission par aérosol du virus, la ministre du Travail Elisabeth Borne a annoncé mardi que le port du masque sera "systématisé" d'ici fin août dans "tous les espaces clos et partagés" des entreprises. Dans les couloirs, les salles de réunion, en open space ou même assis à son bureau et quelle que soit la distance entre deux salariés, ce sera masque pour tout le monde. Il n'est plus question d'enlever son masque une fois assis devant son poste par exemple. Seule exception : ceux qui sont seuls dans leur bureau.
Le professeur Didier Raoult, directeur de l'Institut Méditerranée-Infection de Marseille, aurait préféré "qu'on reste à un niveau de recommandation plus que d'obligation", a-t-il réagi mercredi. "J'ai peur que ça devienne encore quelque chose de clivant, de conflictuel", a-t-il déclaré sur Cnews, relevant toutefois que "le masque ne joue pas qu'un rôle physique de protection", mais est aussi un signal qu'"il y a une maladie contagieuse qui circule" et constitue un élément de protection important pour les soignants.
Interrogés par Europe 1, les chefs d'entreprises semblent partagés quant à cette nouvelle obligation de port du masque.
Le Liban se reconfine, la Corée du Sud interdit les grands rassemblements
A l'étranger, les autorités libanaises ont décrété un reconfinement d'une durée de plus de deux semaines à partir de vendredi, après une forte hausse des contaminations au coronavirus. Un couvre-feu quotidien de 18 heures à 6 heures sera également imposé, a annoncé le ministère de l'Intérieur alors que le pays a recensé officiellement jusqu'à présent un total de 9.758 cas, dont 107 décès.
La Corée du Sud, elle, qui avait jusqu'ici réussi à juguler l'épidémie grâce à aux tests et au traçage des contacts des personnes infectées, interdit les grands rassemblements et ordonne la fermeture des boîtes de nuit, des musées ainsi que de certains restaurants à Séoul et dans sa région en raison d'une hausse des cas de coronavirus. Douze catégories d'entreprises considérées comme étant à risque élevé, notamment les boîtes de nuit, les bars à karaoké et les restaurants proposant des buffets devront fermer à Séoul, Incheon et dans la province voisine de Gyeonggi. Les établissements publics, comme les musées, de cette vaste zone qui rassemble la moitié de la population, devront fermer leurs portes.
À Malte, où le nombre de contaminations grimpe depuis un mois, les bars de nuit, discothèques, salles de concert et clubs sportifs ont fermé mercredi jusqu'à nouvel ordre.
Le pape veut un vaccin pour "tous", l'Australie le rendre obligatoire
L'Australie s'est assurée d'obtenir un vaccin "prometteur" grâce à un accord passé avec le groupe pharmaceutique suédo-britannique AstraZeneca qui est en plein développement de produit. L'Australie fabriquera le vaccin et l'injectera gratuitement à sa population, assure son Premier ministre. Il a estimé mercredi que se faire vacciner devrait "être obligatoire, dans la mesure de ce qui peut être obligatoire". "Il y a toujours des exemptions à la vaccination, pour des raisons médicales, mais cela devrait être la seule", a déclaré M. Morrison à la radio 3AW de Melbourne.
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L'Iran prévoit de son côté d'acheter le premier vaccin mis au point par la Russie contre le coronavirus, sous réserve de l'approbation de l'OMS. Et un vaccin chinois sera bientôt testé au Pakistan et en Arabie Saoudite pour sa troisième phase d'essais cliniques (sur un grand échantillon d'humains). Développé par le laboratoire chinois CanSinoBio et l'Institut chinois de biotechnologie de Pékin, il a déjà été testé en Chine, en Russie, au Chili et en Argentine.
Pendant ce temps, le pape François a appelé mercredi a ne pas réserver les vaccins "aux plus riches" : "Comme il serait triste que le vaccin contre le Covid-19 soit donné en priorité aux plus riches! Comme il serait triste qu'il devienne la priorité d'une nation et qu'il ne soit pas destiné à tous", a estimé le pape argentin.
Plus de 774.000 morts dans le monde
La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 781.194 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mercredi. Plus de 22.187.780 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués dans 196 pays et territoires.
Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 171.833 décès pour 5.482.823 cas recensés. Viennent ensuite le Brésil avec 109.888 morts, le Mexique (57.774), l'Inde (52.889) et le Royaume-Uni (41.381). L'Argentine a dépassé le seuil des 300.000 contaminations, pour 6.048 morts au total, selon le ministère de la Santé.