Au deuxième jour des vacances scolaires pour une partie du pays, la situation épidémique reste fragile en France. Selon le dernier bilan de Santé publique France publié dimanche, près de 79.000 personnes sont mortes du Covid-19 en France. Les hospitalisations et réanimations sont en légère hausse, maintenant la pression sur les hôpitaux. Dans le monde, les débats sur les vaccins font rage, et la ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, estime que supprimer les brevets est une "fausse bonne idée."
Les informations à retenir :
- Près de 79.000 morts en France, les hospitalisations repartent à la hausse
- Les vacances ont commencé pour la zone A, mais l'Intérieur prévient : il n'y aura "pas de tolérance particulière" sur le couvre-feu
- Supprimer les brevets sur les vaccins, une "fausse bonne idée" pour Pannier-Runacher
- "Sans confinement, les chances de contrôler l'épidémie sont minces", prévient le professeur Fontanet
- Le vaccin AstraZeneca commence à être administré aux soignants en France
- Près de 2,3 millions de personnes sont mortes du Covid-19 dans le monde depuis le début de la pandémie
Les hospitalisations repartent à la hausse
Selon le dernier bilan de Santé publique France, les hospitalisations et les réanimations repartent à la hausse dimanche, après une légère baisse la veille. 27.694 patients sont à l'hôpital, soit 325 de plus en 24 heures. 3.272 lits sont occupés en services de réanimations (+47). 78.965 personnes sont mortes après avoir contracté la maladie depuis le début de l'épidémie, soit 171 de plus que la veille. Par ailleurs, SPF recense un peu moins de 20.000 nouvelles contaminations.
"Pas de tolérance particulière" sur le couvre-feu pour les départs en vacances
Alors que les vacances scolaires ont commencé pour une partie du pays, la porte-parole du ministère de l'Intérieur Camille Chaize a indiqué que les vacanciers devaient "arriver à 18 heures" sur leur lieu de villégiature ou de résidence pour respecter le couvre-feu. "Il n'y a pas de tolérance particulière", a-t-elle assuré dimanche au micro d'Europe 1. Avec la prolifération du Covid-19 en France, beaucoup de Français ont dû modifier leurs plans pour leurs congés. Du côté de la SNCF, il y a moitié moins de réservations pour ce week-end qu'à la même période l'an dernier.
La situation sanitaire inquiète (bien que les réanimations et les hospitalisations soient en légère baisse, selon le dernier bilan de Santé publique France) et en particulier ceux qui craignent l'arrivée de vacanciers. Europe 1 s'est rendue à l'Ile aux Moines, dans le Morbihan, où les habitants ont peur que les habituels skieurs, privés de remontées mécaniques, optent pour le littoral alors que le Covid-19 sévit toujours et limite les déplacements et activités en France.
"D'éventuelles nouvelles restrictions" vont dépendre de "la progression du variant anglais"
En France, la prolifération des variants du virus rend probable la nécessité de "mesures plus strictes" en France "dans un avenir proche", en raison d'un nombre de malades hospitalisés déjà "très élevé", a estimé un responsable de Santé publique France. "D'éventuelles nouvelles restrictions" vont dépendre de "notre capacité à contrôler la progression du variant anglais", a reconnu ce dimanche l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, dans un entretien au JDD. "Tout se jouera sur notre capacité à contrôler la progression du variant anglais. C'est désormais lui qui donne le la, et qui imposera de nouvelles restrictions le cas échéant", déclare le professeur. "Sans confinement, les chances de contrôler l'épidémie sont minces", prévient-il.
Le vaccin AstraZeneca administré aux soignants en France
Les premières doses du vaccin développé par AstraZeneca arrivent ce week-end en France. "273.600 doses seront réparties à partir d'aujourd'hui entre 117 établissements dont sept en Outre-mer", indique le ministère de la Santé. Elles seront destinées aux "professionnels de santé et du médico-social de moins de 65 ans". Pour François-René Pruvot, président de la commission médicale du CHU de Lille, cette nouvelle étape "est une très grande chance pour tous les hospitaliers", expliquait-il à notre micro. Europe 1 s'est rendue à l'Hôpital Edouard Herriot de Lyon, où une centaine d’injections a été réalisée sur des soignants volontaires samedi après-midi.
Ayant eu la chance de bénéficier d'une des premières doses à destination des soignants, Marie, une infirmière de 40 ans, a partagé sur Europe 1 son sentiment d'être privilégiée. Elle partage aussi sa colère face aux attitudes de ceux qui refusent la vaccination ou ne respectent pas les recommandations sanitaires. Europe 1 s'est par ailleurs rendue à l’hôpital Mignot de Versailles ou 160 soignants ont été vaccinés.
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Dans le même temps, les Français commencent à être vaccinés. Au 7 février, plus de 2.123.000 personnes avaient reçu au moins une première injection, a annoncé ce samedi soir le ministère de la Santé. Dans le détail, seuls 252.249 personnes ont reçu la double injection et sont donc considérés comme vaccinés.
Supprimer les brevets sur les vaccins, une "fausse bonne idée" pour Pannier-Runacher
Supprimer les brevets sur les vaccins est "une fausse bonne idée", a déclaré dimanche la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher, estimant que le véritable sujet de "blocage" est de "trouver des sites de production en capacité de fabriquer" les vaccins anti-Covid. "Notre difficulté aujourd'hui c'est de trouver des sites de production qui soient homologués et qui soient en capacité de fabriquer", a-t-elle affirmé sur Franceinfo. "L'industrialisation d'un vaccin ça prend en temps normal, 12 à 30 mois. Parce qu'il n'y a pas un lot qui sort d'une usine de vaccins qui n'ait pas fait l'objet de contrôles extrêmement approfondis."
Invité du "Grand Rendez-vous", dimanche sur Europe 1, l'écologiste Yannick Jadot a indiqué que des eurodéputés, dont il fait partie, allaient "mettre la Commission européenne devant la Cour européenne de justice" afin d'obtenir davantage "de transparence sur les contrats passés" avec les laboratoires produisant des vaccins contre le Covid-19.
Bayrou plaide pour un "plan Marshall" de "reconquête" économique
Le président du MoDem et commissaire au Plan François Bayrou a plaidé dimanche pour un "plan Marshall", afin de reconstruire l'appareil productif en période de "guerre", sur le front du Covid. "Il faut un plan de reconquête, un plan Marshall, comme après-guerre" pour "soutenir toutes les forces du pays, des entreprises aux familles, dans la guerre sur le front de l'épidémie", a affirmé le leader centriste dans Le Parisien. Le Commissariat au Plan qu'il dirige "proposera une approche dès la semaine prochaine" mais "ce sera l'oeuvre de la décennie dans laquelle nous sommes" avec "un horizon au moins à trois ans", a-t-il précisé dans le grand jury LCI/RTL/Le Figaro.
De son côté, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE) a indiqué que l'annulation de la dette Covid-19 était "inenvisageable" et serait "une violation du traité européen qui interdit strictement le financement monétaire des États."
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L'Autriche envisage de produire le Spoutnik V en cas d'autorisation
Le chancelier autrichien, Sebastian Kurz, s'est dit ouvert dimanche à ce que les vaccins russe Spoutnik V ou chinois contre le Covid-19 soient produits en Autriche, s'ils obtiennent une autorisation de mise sur le marché dans l'Union européenne. "Si les fabricants de vaccins russe et chinois obtenaient un feu vert en Europe et y étaient produits, l'Autriche essaierait très certainement de mettre à disposition des capacités de production dans les entreprises nationales appropriées" pour ces vaccins, a affirmé le dirigeant conservateur dans un entretien au journal dominical allemand Welt am Sonntag.
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Israël sort progressivement de son troisième confinement
Salons de coiffure rouverts, clients de retour dans certaines boutiques et déplacements qui peuvent s'étirer sur plus d'un kilomètre : Israël commence dimanche à sortir de son troisième confinement depuis le début de la pandémie de Covid-19 sur fond d'intense campagne de vaccination. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le gouvernement a annoncé un allégement à partir de dimanche du confinement en place depuis la fin décembre dans la foulée d'une nouvelle vague de contamination.
Depuis la mi-décembre, et à la faveur d'un accord avec le géant Pfizer sur le partage de ses données médicales, Israël a vacciné plus de 3,4 millions de personnes (près de 40% de sa population), dont plus de deux millions ont reçu une seconde dose.
Près de 2,3 millions de morts dans le monde
La pandémie a fait près de 2,3 millions de morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles, dimanche en milieu de journée. Plus de 105 millions de cas d'infection ont été diagnostiqués. Les Etats-Unis sont le pays comptant le plus de morts (462.181 décès), devant le Brésil (231.012), le Mexique (165.786), l'Inde (154.996) et le Royaume-Uni (112.092). Le nombre des victimes est globalement sous-évalué. Il se fonde sur les bilans quotidiens des autorités nationales de santé mais exclut les révisions réalisées a posteriori par des organismes statistiques comme cela a été le cas en Russie, en Espagne et au Royaume-Uni.