Un mois jour pour jour après le début du déconfinement, la France continue de s'enfoncer dans le marasme économique : entre autres indicateurs dans le rouge, le PIB doit s'effondrer de 11% cette année. Face à cette situation, le gouvernement a présenté un troisième budget de crise, avant une intervention d'Emmanuel Macron attendue dimanche soir. L'organisme Action Logement a annoncé le versement d'une "aide forfaitaire de 150 euros" pour certains chômeurs ou salariés précaires. Sur le plan sanitaire, l'épidémie continue de reculer en France, alors que 29.346 personnes sont mortes du coronavirus.
Les principales informations à retenir :
- Emmanuel Macron va s'exprimer devant les Français dimanche à 20 heures
- Alors que la crise pourrait détruire 800.000 emplois, plusieurs mesures sont à l'étude
- L'épidémie continue de refluer en France, nouveau bilan de 29.346 morts
29.346 morts en France, nouvelle baisse en réanimation
Le nombre total de décès du coronavirus s'élève désormais à 29.346 en France depuis le début de l'épidémie, dont 18.962 à l'hôpital. Jeudi soir, 903 personnes étaient toujours en réanimation, soit 30 de moins dans les dernières 24 heures. À l'heure actuelle, 11.465 personnes sont hospitalisées pour une infection au coronavirus, contre 13.101 jeudi dernier.
Les données concernant les Ehpad et autres établissements ou services sociaux ou médico-sociaux (ESMS) ont été actualisées mardi pour la première fois depuis le 2 juin : selon le dernier bilan, la France recense 10.384 décès de résidents en ESMS (contre 10.350 mardi dernier).
800.000 emplois supprimés dans les prochains mois ?
Le gouvernement s'attend à ce que la crise économique entraîne la suppression de "800.000 emplois", a encore affirmé Bruno Le Maire, évoquant "un choc considérable". "Notre évaluation est que nous aurons d'ici les mois prochains la suppression de 800.000 emplois, c'est-à-dire 2,8% de l'emploi total", a-t-il déclaré lors d'une audition devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale. Une situation jamais vue en France comme on vous l'explique jeudi matin dans ce papier :
Les résultats de l'emploi salarié au premier trimestre ont d'ailleurs été annoncés jeudi matin : 497.400 emplois ont été détruits dans le secteur privé, selon l'Insee.
150 euros d'aide pour payer son loyer ou rembourser son emprunt immobilier
Les salariés et chômeurs peinant à payer leur loyer ou à rembourser leur emprunt immobilier face à la crise du coronavirus auront droit à une aide de 150 euros versée par Action Logement, a annoncé jeudi cet organisme géré par les entreprises. Il s'agira "d'une aide forfaitaire d'un montant de 150 euros, mensuelle pendant une durée maximum de 2 mois", détaille un communiqué commun entre Action Logement et le ministère du Logement, précisant qu'il ne pourra y en avoir qu'une par foyer.
En lien avec le ministre du Logement, Julien Denormandie, l'entité a cette fois mobilisé 100 millions d'euros pour cette nouvelle aide qui concernera occupants de HLM, locataires dans le privé et propriétaires en train de rembourser leurs prêts. Pour en bénéficier, il faut être salarié du privé ou chômeur, et remplir plusieurs conditions, en premier lieu ne pas gagner en temps normal plus d'un smic et demi. Ensuite, il faut justifier, en ce qui concerne les salariés, d'avoir perdu au moins 15% de ses revenus à cause des mesures de confinement mises en place à partir de mi-mars contre le coronavirus. Plus de détails dans notre article par ici.
Des chèques pour les plus fragiles ?
Face à cette crise qui risque d’accroître la précarisation, Bruno Le Maire s'est encore dit "ouvert à toutes les solutions", notamment à la distribution de chèques, qui permettraient de soutenir les Français les plus "fragilisés" par la crise sanitaire. Certains Français "vont être très fragilisés" par la crise sanitaire, a déclaré le ministre sur LCI, citant notamment les personnes peu qualifiées et celles qui perdaient leur emploi. "C'est eux qu'il faut aider en priorité et là je suis ouvert à toutes les solutions". Le ministre a souligné qu'il était notamment favorable aux mesures qui encouragent "le retour à l'emploi", comme la prime pour le recrutement d'un apprenti, qui va être élargie.
Il a également indiqué qu'il n'était "pas fermé" à l'idée de chèques qui permettraient aux ménages modestes d'effectuer certaines dépenses supplémentaires. Un chèque d'aide "vers ceux qui ne peuvent pas partir en vacances (...), en cette période de crise c'est des choses qui sont légitimes", a-t-il commenté. "Ce n'est pas parce que je défends une politique de l'offre, de la compétitivité (...) que pour autant je refuse les chèques pour les plus démunis, au contraire je pense que ça peut être parfaitement complémentaire", a-t-il poursuivi.
Les restaurateurs au bord du gouffre
Le cri d'alarme lancé par le chef Philippe Etchebest en mai, sur le suicide de deux restaurateurs, reste d'actualité : les professionnels de ce secteur durement touché par la crise du coronavirus rencontrent toujours d'immenses difficultés, alors que le déconfinement a débuté depuis maintenant un mois. Certains arrivent à peine à atteindre 20 à 30% de leur chiffre d'affaires d'avant-crise et sont plongés dans une profonde détresse. Europe 1 a enquêté sur le mal-être de toute une profession.
Les titres-restaurant désormais utilisables le week-end jusqu'à 38 euros par jour
Les titres-restaurant seront utilisables même le dimanche et les jours fériés, pour un montant journalier doublé, qui passe à 38 euros, des conditions d'utilisation assouplies temporairement par décret afin d'aider les restaurateurs à redémarrer leur activité. Publié au Journal officiel jeudi, le décret précise que ces nouvelles modalités, en vigueur jusqu'au 31 décembre, visent à "répondre aux difficultés économiques" des restaurants traditionnels, self-services, brasseries ou hôtels-restaurants, "résultant de leur fermeture durant l'état d'urgence sanitaire" lié à l'épidémie de Covid-19.
Pas de risques particuliers sur les billets de banque ?
Au moment où les paiements sans contact sont privilégiés et les espèces apparaissent comme de potentiels vecteurs du virus, l'utilisation des billets de banque ne présente pas de risques particuliers d'infection au Covid-19, a assuré jeudi la Banque de France. "Les analyses scientifiques confiées ces dernières semaines à des laboratoires européens de référence ont confirmé que les billets ne présentaient pas de risques particuliers d'infection par rapport aux autres surfaces du quotidien", a indiqué la banque centrale française.
"En comparant le comportement du virus sur différents types de surfaces, il est apparu qu'il pouvait survivre dix à cent fois plus longtemps sur de l'acier inoxydable (une poignée de porte par exemple) que sur un billet", développe-t-elle, ajoutant que "d'autres analyses ont montré que les virus se propageaient plus difficilement sur des surfaces poreuses comme celle des billets que sur des surfaces lisses comme le plastique".
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Plus de 416.000 morts dans le monde
La pandémie a fait plus de 416.343 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine. Près de 7,38 millions de cas ont été officiellement diagnostiqués dans 196 pays et territoires.
Les Etats-Unis sont le pays le plus touché, avec 112.924 décès. Suivent le Royaume-Uni avec 41.128 morts, le Brésil (39.680), l'Italie (34.114) et la France (29.319).