Le bilan de l'épidémie de coronavirus continue de grimper en France : la pathologie a provoqué la mort de 372 personnes, soit 108 de plus que mercredi, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé. 10.995 cas sont confirmés et 4.761 personnes hospitalisées. Jeudi, le pays vit son troisième jour de confinement, alors que la situation sanitaire s'aggrave dans de nombreux pays, avec plus de 200.000 cas. Suivez l'évolution de la situation en direct.
Les informations à retenir :
- Le bilan en France s'élève à 372 décès soit 108 de plus en seulement 24 heures et 10.995 cas confirmés
- Emmanuel Macron a déploré que trop de Français prennent les consignes de confinement "à la légère"
- La prolongation du confinement sera "très vraisemblablement nécessaire"
- L'accès aux plages est désormais interdit en Méditerranée et en Corse
Un bilan de 372 morts et 10.995 cas en France
L'épidémie a causé la mort de 372 patients, dont 108 supplémentaires en 24 heures, et contraint à hospitaliser 4.761 malades. Parmi eux, 91 nouveaux patients ont rejoint les services de réanimation, portant le total à 1.122. "Les cas de contamination doublent tous les quatre jours" a précisé le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, qui a prévenu que "l'épidémie est importante et s'étend, avec une circulation virale rapide et intense".
Depuis le début de l'épidémie 10.995 cas ont été confirmés par test, ce chiffre global ne tenant donc pas compte de l'ensemble des personnes diagnostiquées mais qui n'ont pas été testées, précisant qu'environ 50.000 tests ont été pratiqués à ce jour.
Vers une prolongation du confinement, Macron critique les Français
La prolongation du confinement sera "très vraisemblablement nécessaire" a estimé jeudi sur Franceinfo Geneviève Chêne, directrice générale de l'agence sanitaire Santé publique France, précisant qu'il faudrait attendre "entre 2 et 4 semaines" pour observer un changement dans la dynamique de l'épidémie de coronavirus. Les dynamiques de l'épidémie "dépendent de l'adhésion de chacun aux mesures barrières et de confinement" a-t-elle indiqué, estimant qu'"un freinage important" de l'épidémie devrait pouvoir être observé "dans les 2 à 4 semaines".
Jeudi, le président a déploré que "trop" de Français continuaient à "prendre à la légère" les consignes de confinement prises lundi, qui "ne sont pas parfaitement respectées". "Quand je vois que des gens continuent à aller au parc, à la plage ou à se ruer sur les marchés ouverts", c'est qu'"ils n'ont pas compris les messages" passés par les autorités, a dénoncé le chef de l'Etat à des journalistes en marge d'une visite à l'Institut Pasteur à Paris.
De son côté, le Pr Salomon a une nouvelle fois insisté sur la nécessité absolue d'observer des "mesures de confinement strictes": "Si chacun réduit ses contacts, on a beaucoup moins de personnes contaminées, c'est aussi mathématique que cela" a-t-il martelé. "Il faut rester chez vous pour éviter d'autres décès et d'autres cas graves".
Emmanuel Macron préside vendredi matin un nouveau Conseil de défense consacrée à la crise du coronavirus, a indiqué l'Elysée jeudi soir. Ce conseil se tiendra à 11H au ministère de l'Intérieur, où le chef de l'Etat visitera à 10H le Centre interministériel de crise (CIC) qui coordonne la gestion de la crise au niveau territorial.
Un durcissement des contrôles
Le confinement de la population française entre dans son troisième jour, jeudi. Et les 100.000 forces de l'ordre déployés sur le territoire ont désormais pour consigne de verbaliser les personnes qui ne disposent pas de leur attestation obligatoire ou qui se déplacent pour des motifs non-autorisés.
"Depuis 24 heures, nous observons un changement dans les comportements. De nombreux Français réagissent positivement", a estimé Christophe Castaner, invité jeudi matin d'Europe 1. "On est un est imbécile quand on enfreint les règles. On fait courir un risque à sa famille, à ses amis, aux soignants", a encore lancé le ministre de l'Intérieur.
Les plages désormais interdites, appel à la responsabilité des Parisiens
De nouvelles restrictions sont également appliquées sur les plages de France. L'accès aux plages de tout l'arc méditerranéen français et de la Corse est interdit à compter de jeudi. De Nice à Agde en passant par Marseille Saint-Tropez où le cap Corse, les plages devront rester désertes et des contrôles sont prévus pour faire respecter cette mesure. Du côté de la Bretagne, le préfet du Morbihan a interdit par arrêté l'accès aux plages et sentiers côtiers de ce département abritant un des premiers foyers de coronavirus.
La mairie de Bordeaux a elle pris un arrêté interdisant ses quais sur les deux rives de la Garonne parce qu'ils restaient "fréquentés anormalement par les promeneurs et joggeurs". Le préfet de police Didier Lallement et la maire de Paris Anne Hidalgo ont de leur côté lancé un "appel solennel aux Parisiens pour limiter leurs déplacements privés au strict nécessaire", alors que de nombreuses images du marché de Barbès ou des quais de Seine, remplis de monde, ont choqué sur les réseaux sociaux.
L'installation des conseils municipaux reportée
La vie politique française se poursuit tant bien que mal. L'installation des conseils municipaux élus dès le premier tour, qui devait se dérouler de vendredi à dimanche, a été reportée en raison de l'épidémie, selon une information d'Europe 1 confirmée par le Premier ministre Edouard Philippe.
De leur côté, les parlementaires sont réunis en formation serrée pour voter rapidement des mesures d'urgence pour affronter l'épidémie de coronavirus. Cet "état d'urgence sanitaire", qui devrait être validé vendredi, autorise le gouvernement à prendre par ordonnance une série de mesures pour soutenir les entreprises et acte le report "au plus tard au mois de juin 2020" du second tour des municipales. Il s'accompagne d'un projet de loi organique qui suspend momentanément certaines décisions du Conseil constitutionnel.
Macron appelle à la "solidarité financière" de la zone euro
Emmanuel Macron a appelé jeudi les Etats de l'UE à prolonger l'aide exceptionnelle de la Banque centrale européenne (BCE) à l'économie par "une plus grande solidarité financière au sein de la zone euro". "Plein soutien aux mesures exceptionnelles prises ce soir par la BCE", a écrit le président français sur Twitter, réagissant aux 750 milliards d'euros débloqués par la BCE, face à la crise déclenchée par l'épidémie de coronavirus.
Au niveau européen, Michel Barnier, négociateur européen pour le Brexit, dit avoir été "testé positif" mais va "bien".
L'Italie dépasse la Chine, plus de 10.000 cas recensés aux Etats-Unis
L'Europe continue d'être durement touchée par l'épidémie. Le nombre de morts en Italie a dépassé jeudi celui de la Chine selon un décompte de l'AFP, avec 3.405 décès. La péninsule italienne comptabilise plus de 41.000 cas confirmés. L'Espagne compte de son côté 767 morts au total, avec +30% en 24 heures et un nombre de cas détectés dépassant les 17.000. L'Allemagne, elle, a passé la barre des 10.000 cas et dénombre 20 morts jeudi. De son côté, le Royaume-Uni, où le seuil des 100 morts a été franchi, a ordonné la fermeture des écoles à compter de vendredi. Les Etats-Unis comptent eux désormais plus de 10.000 cas recensés et 154 morts.
Bonne nouvelle en Chine cependant. Le pays n'a rapporté jeudi aucune nouvelle contamination d'origine locale au coronavirus, une première depuis le début de l'épidémie, mais les autorités sanitaires ont fait état de 34 cas importés supplémentaires.
Le festival de Cannes n'aura pas lieu en mai, le GP de Monaco annulé
Les conséquences de l'épidémie sur les événements culturels et sportifs continuent de pleuvoir. Le festival de Cannes a annoncé jeudi soir qu'il ne se tiendrait pas au mois de mai, et qu'un report est envisagé. Le Grand Prix de Monaco, date mythique du calendrier de Formule 1, a lui été carrément annulé.