Pour sortir au plus vite de la crise, la France et l'Europe comptent sur l'accélération de la campagne de vaccination. Mardi, Emmanuel Macron a annoncé l'élargissement de la vaccination à la tranche d'âge des 70-75 ans sans comorbidité dès samedi et aux enseignants à partir de mi-avril. Dans le même temps, le gouvernement veut clarifier les règles du confinement dans les départements concernés. Sur le front hospitalier, le nombre de malades en réanimation ne cesse de grimper, dépassant désormais les 4.600.
Les principales informations à retenir
- Emmanuel Macron annonce l'élargissement de la vaccination aux 70-75 ans dès samedi
- Les enseignants pourront se faire vacciner à partir de mi-avril
- "Dedans avec les miens, Dehors en citoyen" : le gouvernement veut clarifier les règles du confinement
- La situation en réanimation est critique, avec plus de 4.600 patients mardi
Plus de 4.600 malades en réanimation
Les patients actuellement en réanimation à cause du Covid-19 sont au nombre de 4.634, selon le pointage publié mardi soir par le gouvernement. Quant aux nouvelles admissions dans ces services, elles sont de 384. Au total, les hôpitaux comptaient mardi 26.756 malades du Covid-19, dont 1.902 arrivés sur les dernières 24 heures. Et la situation est particulièrement critique en Île-de-France, comme nous vous l'expliquons par ici :
92.908 personnes sont mortes du Covid-19 depuis le début de l'épidémie en France, il y a un an.
Les 70-75 ans vont avoir accès au vaccin dès samedi...
La vaccination contre le Covid-19 sera élargie aux personnes âgées de 70 à 75 ans sans comorbidité à partir de samedi, a annoncé mardi Emmanuel Macron en visitant un centre de vaccination à Valenciennes dans le Nord. "Je veux qu’on organise les choses de manière méthodique, descendre par tranches d’âge", a expliqué le chef de l'État à des soignants, en annonçant aussi la mise en place d'un numéro de téléphone dédié pour les personnes de plus de 75 ans n'ayant pas réussi à se faire encore vacciner. Actuellement, la vaccination est proposée à tous les plus de 75 ans ou à partir de 65 ans pour les personnes souffrant de comorbidités.
Évoquant une course de vitesse, le président a réaffirmé que l'objectif était d'avoir vacciné 10 millions de personnes d'ici mi-avril. Il a annoncé que la France se battait pour obtenir les doses de vaccin anti-Covid qu'AstraZenaca lui doit et qu'elle continuerait à mettre "la pression de manière extrêmement forte" sur le laboratoire pour qu'il "honore" les contrats.
... Et les enseignants à partir de mi-avril
Les enseignants pourront quant à eux se faire vacciner à partir du milieu ou de la fin du mois d'avril lorsque le nombre de vaccins disponibles aura augmenté, a promis Emmanuel Macron. "A partir de mi-fin avril, nous allons avoir de plus en plus de vaccins qui vont arriver, cela va nous permettre d’envisager d'avoir des campagnes ciblées sur des professions qui sont exposées, à qui on demande des efforts. Les enseignants en font légitimement partie", a déclaré le chef de l'État après avoir visité un centre de vaccination.
"On est forcément satisfaits de voir que, enfin, les enseignants sont pris en compte dans la priorité à la vaccination mais ça a été long avant que le gouvernement ne le comprenne", a réagi pour sa part Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire. Selon elle, "face à l'augmentation parfois forte du nombre de cas Covid dans les écoles, le gouvernement voit qu'il y a urgence à renforcer la protection des élèves et des personnels, seule façon de laisser les écoles ouvertes". "En revanche, mi-fin avril c'est déjà tard donc il faut que le gouvernement s'engage à nous vacciner dans les temps, il faut que ça aille vite", a martelé Guislaine David.
Les entreprises appelées à faire la maximum pour le télétravail
Autre point saillant de son intervention à Valenciennes, Emmanuel Macron a fait passer mardi "un message très clair" en demandant "instamment" aux employeurs et aux entreprises de se mettre "au maximum" au télétravail pour freiner la propagation du Covid-19. "Je le demande instamment à tous les employeurs, à toutes les entreprises, à toutes les personnes qui peuvent faire du télétravail, il faut au maximum s'y mettre parce que notre objectif, c'est de réduire les contacts", a insisté le chef de l'Etat.
Le gouvernement clarifie les règles dans les départements confinés
"Dedans avec les miens, Dehors en citoyen". Autour de ce nouveau slogan de communication, le gouvernement veut rendre plus claires les consignes du nouveau confinement imposé dans 16 départements. Autour de onze points forts, l'exécutif détaille les autorisations, les interdictions ainsi que les comportements recommandés. En intérieur, au-delà de l'aération et du télétravail, le gouvernement appelle à ne pas recevoir de personnes chez soi et ne pas se rendre chez les autres. Le couvre-feu reste par ailleurs en vigueur.
En extérieur, le gouvernement préconise de ne voir ses amis que par groupe de six personnes maximum, en évitant de manger ensemble et en respectant les gestes barrières. Il rappelle aussi la limite de dix kilomètres autour du domicile. Au-delà, une attestation, et donc un motif valable, deviennent nécessaires. Pour plus de détails, lisez notre article ici.
Des essais prometteurs pour un traitement
Le groupe pharmaceutique suisse Roche a dévoilé mardi des résultats d'essais cliniques prometteurs pour le cocktail expérimental de traitements associant les médicaments casirivimab et imdevimab, sur lequel il collabore avec le laboratoire américain Regeneron pour les patients non-hospitalisés. Les données dans une étude de phase III ont mis en évidence une réduction de 70% des hospitalisations ou des décès chez les patients atteints de la maladie qui n'ont pas dû être hospitalisés, a indiqué le groupe suisse dans un communiqué. Les données ont également fait ressortir une réduction de la durée des symptômes de quatre jours, les ramenant de 14 à 10 jours, a précisé Roche.
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L'Allemagne sous cloche à Pâques
Une fête de Pâques quasiment confinée : la plupart des commerces seront fermés et les offices religieux annulés ou organisés en ligne en Allemagne pour contrer la "nouvelle pandémie" de Covid-19 provoquée par le variant britannique. Pendant cinq jours, du 1er au 5 avril, le pays va vivre un "temps calme" accompagné de restrictions renforcées décidées par Angela Merkel et les 16 Länder, au terme de plus de douze heures de négociations.
La vaccination qualifiée de "désastreuse" en Lombardie
En Italie, la campagne de vaccination vire au "désastre" dans le nord du pays en Lombardie en raison d'un système de réservation défectueux, ont admis lundi des responsables politiques locaux. La ministre régionale de la santé a promis de prendre des "décisions rapides et drastiques" pour remédier à la situation. La Lombardie était l'épicentre de l'épidémie il y a 13 mois et demeure la région italienne avec le plus grand nombre de cas.
L'inégalité d'accès aux vaccins est "grotesque", dénonce l'OMS
L'inégalité d'accès aux vaccins contre le Covid-19 entre les pays riches et pauvres "se creuse" et devient "grotesque", a affirmé lundi le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). "L'écart entre le nombre de vaccins administrés dans les pays riches et le nombre de vaccins administrés via Covax se creuse et devient chaque jour plus grotesque", a-t-il ajouté. Le système international Covax, créé notamment par l'OMS, vise à fournir cette année des doses à 20% de la population de près de 200 pays et territoires, et comporte un mécanisme de financement visant à aider 92 pays défavorisés.