Jeudi soir, le Premier ministre Jean Castex doit annoncer de nouvelles mesures face au Covid-19. Parmi elles, le confinement le week-end du Pas-de-Calais, mais pas des autres départements placés sous surveillance renforcée par l'exécutif. Paris et l'Ile-de-France échappent donc à un nouveau tour de vis. Malgré tout, avec 87.542 mors du coronavirus, une hausse des admissions en réanimations et du nombre de nouveaux cas sur une semaine, le coronavirus poursuit sa progression en France. Face à ce phénomène, le gouvernement joue la carte de l'accélération de sa campagne de vaccination, avec notamment un élargissement des critères pour bénéficier du vaccin AstraZeneca.
De son côté, Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, a évoqué un retour à une vie "plus normale [...] peut-être dès la mi-avril". Par ailleurs, le Conseil d'État a jugé mercredi "disproportionnée" l'interdiction de sortie des résidents d'Ehpad.
Les principales informations à retenir
- Le Pas-de-Calais va être confiné le weekend, Paris et l'Île-de-France y échappent
- La France compte 87.542 morts du coronavirus, tandis que la pression reste forte
- Le Conseil d’État juge "disproportionnée" l'interdiction de sortie des résidents d'Ehpad
- Le gouvernement a évoqué un retour à une vie plus normale "peut-être dès la mi-avril"
Le Pas-de-Calais va être confiné le weekend, Paris et l'Île-de-France y échappent
L'exécutif a décidé de confiner le week-end le seul département du Pas-de-Calais, mais ni Paris et l'Ile-de-France, ni aucun autre des 20 départements placés sous surveillance renforcée, a indiqué une source gouvernementale à l'AFP. En revanche, des restrictions supplémentaires vont être appliquées dans ces départements, au cas par cas et en concertation avec les élus locaux, visant en particulier les lieux de brassage, a ajouté cette source. Le Premier ministre Jean Castex doit annoncer ces mesures lors de sa conférence de presse jeudi soir.
Le Conseil d'Etat juge "disproportionnée" l'interdiction de sortie des résidents d'Ehpad
Alors que les professionnels de santé dans les Ehpad réclamaient plus de souplesse dans le protocole sanitaire au vue du fort pourcentage de résidents vaccinés, le Conseil d'État semble leur donner raison. Mercredi, l'instance a jugé "disproportionnée" la recommandation du ministère des Solidarités et de la Santé d'interdire totalement les sorties aux résidents d'établissements pour personnes âgées, une mesure prise dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de coronavirus.
Saisi par les enfants d'une résidente, le juge des référés "suspend" cette interdiction, estimant que "la majorité des résidents ont été vaccinés" et que des mesures peuvent désormais être prises par "les directeurs d'établissement au cas par cas", selon un communiqué de la haute juridiction administrative.
87.542 morts, la pression reste élevée
La France totalise ce mercredi 87.542 morts du coronavirus depuis le début de l'épidémie, soit 322 de plus en 24 heures, selon les chiffres publiés sur le site du gouvernement. La pression hospitalière reste élevée sur le territoire avec notamment une hausse des patients en réanimation. On en compte ainsi désormais 3.637, soit 51 de plus depuis le dernier pointage. Selon le site Covidtracker, les admissions en réanimations sont en hausse de 9% sur une semaine. Du côté des hospitalisations, on en dénombre ce mercredi 25.111, soit 152 de moins sur les 24 dernières heures. Toujours selon le site Covidtracker, les admissions à l'hôpital sont stables.
Par ailleurs, 26.788 nouveaux cas supplémentaires ont été détectés depuis le dernier pointage. Sur une semaine, cette donnée croît de 7%, la plus faible hausse depuis 2 semaines.
Le nombre de cas croît de 7% en une semaine, la plus faible hausse depuis plus de 2 semaines. On en détecte environ 21 300 chaque jour (par date de prélèvement). https://t.co/h81zmT4L1epic.twitter.com/jBWzIjyYVt
— GRZ - CovidTracker (@GuillaumeRozier) March 3, 2021
Vers de nouvelles mesures restrictives ?
Alors que des confinements localisés sont imposés le week-end sur tout le littoral des Alpes-Maritimes et dans la communauté urbaine de Dunkerque, 20 départements, qui couvrent notamment Paris, Lyon et Marseille, sont toujours placés sous surveillance accrue par le gouvernement. Et l’exécutif a pointé mercredi 10 départements supplémentaires où la situation devient délicate, à l'issue d'un Conseil de défense qui s'est tenu dans la matinée.
Emmanuel Macron et son gouvernement ont plusieurs options sur la table face à la progression du coronavirus mais hésitent encore sur les mesures à adopter. Un conseil de défense sanitaire s'est tenu mercredi, après des concertations entre représentants de l'Etat et élus locaux. "Le confinement le week-end est une option sérieuse, mais ce n'est pas la seule", nous confie-t-on simplement à l'Elysée. Seule certitude : "Il va falloir prendre des mesures, il faut trouver des solutions", martèle un conseiller de l'exécutif.
Mais la maire de Paris Anne Hidalgo a d'ores et déjà réitéré son opposition à un confinement de la capitale le week-end, prônant au contraire l'accès de la population aux espaces publics. Les Parisiens, eux, sont partagés entre résignation et irritation, comme l'a constaté Europe 1 dans les rues de la capitale. Retrouvez ici notre reportage.
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Les scénarios de réouverture des lieux publics discutés à l'Elysée
Emmanuel Macron doit réunir mercredi en fin d'après-midi Jean Castex et les ministres concernés pour étudier les différents scénarios de réouverture des lieux publics, et notamment l'introduction d'un "pass sanitaire" évoqué la semaine dernière par le chef de l'Etat, a indiqué l'Elysée.
L'exécutif entend donner des perspectives : la réunion doit permettre d'étudier les outils d'anticipation ainsi que les modalités que pourrait comporter un "pass sanitaire", comme les QR codes à utiliser dans des lieux publics, les protocoles expérimentaux pour les événements culturels et sportifs ou les restaurants, afin d'être prêt lorsque la réouverture sera possible, selon la même source. L'exécutif devrait aussi étudier les expérimentations de réouverture de certains espaces publics, musées, théâtres et cinémas et festivals, comme celles menées à Marseille, Paris ou Lyon.
De son côté, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a évoqué à la mi-journée un "retour à une vie plus normale [...] peut-être dès la mi-avril". ""Il s'agit d'un horizon de plus en plus proche, peut-être, nous l'espérons, dès la mi-avril, auquel nous nous préparons", a-t-il expliqué à l'issue du Conseil des ministres.
La France accélère sur la vaccination
Pour tenter d'éviter un reconfinement national, le gouvernement accélère sa campagne et étend au maximum la vaccination contre le Covid-19. Deux millions et demi de personnes supplémentaires deviennent ainsi éligibles, avec l'élargissement des critères pour bénéficier du vaccin AstraZeneca, suite aux résultats encourageants d'études menées en phase d'utilisation en Grande-Bretagne. Jusqu'ici réservé aux professionnels de santé et aux 2 millions de personnes de 50 à 64 ans atteintes d'une comorbidité, ce vaccin va désormais être proposé aux 65-75 ans présentant ces mêmes pathologies.
Cet élargissement a été validé mardi par la Haute Autorité de santé (HAS), qui a également recommandé que tous les vaccins puissent être administrés par les pharmaciens, les infirmiers et les sages-femmes, en plus des médecins, et a étendu la liste des publics considérés comme prioritaires. Pour Gilles Bonnefond, président national de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officines, c'est une "très bonne nouvelle". Retrouvez ici son interview.
"En mars, nous devrions être en mesure de proposer 6 millions de primo-injections supplémentaires pour les Français, ce qui portera à 9 millions le nombre de Français qui auront reçu au moins une injection à la fin du mois de mars, et ce sera encore plus au mois d'avril", a de son côté promis le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors des questions au gouvernement mardi après-midi.
Vaccins pour tous en vue aux Etats-Unis ?
Le président américain Joe Biden a assuré mardi que les Etats-Unis disposeraient de suffisamment de vaccins pour tous les adultes américains "d'ici fin mai". Il y a trois semaines, il avait évoqué une échéance à fin juillet.
Joe Biden a aussi confirmé un accord entre les géants pharmaceutiques Merck et Johnson & Johnson pour augmenter la production du vaccin de ce dernier. Le locataire de la Maison Blanche a par ailleurs annoncé que les centres de production des vaccins de Johnson & Johson opéreraient désormais "24 heures sur 24 et sept jours sur sept".
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Le vaccin de Johnson & Johnson a obtenu une autorisation d'utilisation en urgence dans le pays en fin de semaine dernière, pour les adultes de 18 ans et plus. Il présente deux avantages conséquents en matière logistique: il ne s'administre qu'en une seule dose et peut être stocké à des températures de réfrigérateur. Johnson & Johnson s'est pour le moment engagé à acheminer 100 millions de doses aux Etats-Unis avant la fin du mois de juin.